jeudi 10 septembre 2009

Pogné

Ça vaut la peine de s'ouvrir des fois. 

Quand on va dans un cours public, de tir à l'arc par exemple, on doit s'attendre à parler avec des gens un peu mal à l'aise. Pas nécessairement dans la situation en particulier, mais dans la vie en générale. 

Des gens qui ont de la misère à être à l'aise, c'est drôle parce qu'on les remarque toujours, pis en peu de temps. Ils attirent tout de suite notre attention. En fait, ils font des gestes qui font d'eux des gens encore plus pogné du cul.

Je suis allé dans un cours de natation la semaine passée. Une classe ouverte, sans investissement requis, sans carte de membre et sans visa. 

De toute la soirée, j'ai juste ri. J'ai un peu clapoté avec mes mains, mais j'ai surtout juste ri. Tous ces gens qui étaient, déjà en dehors de l'eau, mal à l'aise, étaient magifiques dans leur costumes de bain qui leur rajoutaient une barrière de plus vers l'aisance.

Tout ça pour dire que sans gens mal à l'aise, j'aurais premièrement aucun groupe à qui m'identifier, mais on n'aurait surtout aucun fun dans les débuts de party...

mardi 8 septembre 2009

S'asseoir dessus.

Je n'ai jamais été très bon en mensonge. 

Pourtant, je n'arrête pas de mentir. Dès que l'occasion se présente, je me mets inconditionnellement à mentir, toujours d'une façon bien pauvre, quoique assez honorable. 

N'est-ce pas la seule façon d'avancer? De positionner le jeu d'une façon à ce que tout le monde, ultimement, sache la vérité, un peu poussiéreuse mais vraie quand même. À ce que nous allions dans une certaine direction en étant en avantage, tout comme les autres d'ailleurs, eux qui seront sans doute et sans déception donc sans malheur.

Ma blonde m'a dit qu'elle m'aimait l'autre jour. Comme ça, sans rien. Dehors, sur le bord de la route, en sortant de l'auto, pis en tenant les sacs d'épicerie, avec le soleil. Je l'ai fixée, droit dans les yeux, quelques secondes sans rien dire, puis j'ai soupiré, puis je lui ai dit que moi aussi, je l'aimais. D'une certaine façon, c'était la plus belle journée de ma vie, et pour elle aussi. Parce que j'ai presque pas hésité à lui dire. Pis que j'avais des yeux sincère. Comme ceux d'un amoureux. 

Je sais, je sais. Ça ne se fait pas. Tout comme baiser en public. Ça ne se fait pas. 

mardi 1 septembre 2009

Feu de guimauve

J'étais en forêt l'autre jour. Tout seul. 

Loin des paquets de lumière, des crachoirs de fumée, des enfileuses de bites, pis des crieurs de bruit.

Juste pour écouter le silence pis regarder la nuit. La vraie nuit, noire. Avec seulement les billes blanches qui brillent sur la flotte. 

Seulement à m'occuper du feu, pour pas qui s'éteigne, pour que ça devienne un bon feu de guimauve, plein de braise pis pas trop de fumée. Pour qui continue à me réchauffer.

J'ai eu peur. Que quelqu'un crie ou sorte un couteau pour déchirer l'arrière-plan. Mais y'avait juste des enfants qui chignaient de temps en temps. Pis des rires de premières fois. 

Pis j'étais tout seul, à écouter tous ces sons silencieux, mille fois gravés dans ces arbres, dans ces roches, comme un coeur signé par la fuite, le bonheur dans l'âme.