lundi 28 novembre 2011

Fin d'année

Et oui, j'ai reçu ma réponse, chers amis. Malgré toutes les bonnes volontés du monde, tous les présumés changements dans l'horaire habituel, tous les après-midi à se prendre pour un homme engagé, motivé, et indifférent aux remarques, cela n'a rien donné auprès des Grandes institutions. Non, ils n'ont pas voulu lire jusqu'au bout, un dossier de plus à retirer dès le départ, faute de remplir les clauses INDISPENSABLES pour devenir un artiste respecté.

Mais voilà que dernièrement, comme une fois par année, mais de façon de plus en plus convaincante, je me suis décidé à y aller, quoi que les apparences veuillent en dire, peu importe les découragements et les abus.

Et le plus important, j'ai trouvé son rôle. Quelque chose que j'ai écrit, un peu saoul, dans une ambiance de vin, de mélancolie, de souvenirs plus ou moins flous, de soirée de vingtaine, des soirées qui se recommencent chaque jour, des soirées pleines de temps vite passé, à se prendre par la taille, des soirées qui ne se sont jamais passées avec elle.

C'est probablement le texte qui a le thème le plus abstrait, le moins précis; le mépris. Même si elle est probablement complètement à l'opposé de ce thème, je suppose que c'est cette raison qui lui permettra de le vivre autant. J'ai hâte, j'appréhende, et je me tarde de passer en audition des dizaines et des dizaines de candidats pour lui donner la réplique, quelqu'un qui sera plus vieux et moins intéressant probablement.

Fini d'écrire en février, tourné en juillet. Ouin.

lundi 12 septembre 2011

À venir

Pour ceux que ça intéressent, pour ceux ou celle(s) que je dois appeler incessamment, et pour tous les autres, sachez chers amis que la demande au grand gouvernement des arts a été envoyée en bonne et due forme vendredi dernier.

C'est pour dire que d'ici environ 4 semaines, je pourrai sortir le champagne mis au frais pour l'occasion, que ce soit de gaieté de coeur, ou par amertume. Car oui, peu importe le choix de ce comité de sélection, nous boirons mes amis, nous boirons.

D'ailleurs, il me tarde de boire avec des gens avec qui je n'ai jamais vraiment bu. Car tous ces écrits et ces recherches ne seraient rien sans ces nuits passées à ne pas dormir, à réfléchir en silence, tout près l'un de l'autre, à se prendre pour des poètes. Et pour tout ça, et plus encore, il faut encourager le mythe, et le faire sortir de ses gonds. C'est pourquoi nous devons boire avec ces personnes, pour vraiment les connaître, et les voir. Bon, je m'écarte.

Mais sachez que j'écris toujours, que je n'ai pas encore mis le point final à SON texte, car j'ai peur. Je veux, tout simplement, que ce soit parfait. Mais j'ai confiance que je pourrai la défaire, et montrer ses yeux comme ils n'ont jamais été montrés encore.

vendredi 29 juillet 2011

noir

Il est temps, chers amis, que je vous parle de quelque chose de personnel. Oui, quelque chose qui me tient à coeur depuis longtemps.

Depuis le début et jusqu'à tout récemment, je n'avais aucun courage. Aucune idée de où tout ça s'en allait. Je ne le sais pas vraiment plus aujourd'hui, mais au moins, cela n'aura jamais été si proche.

Le quart est écrit, la moitié est pensée, rien n'est encore tournée. Mais c'est très proche.

Je vous met l'eau à la bouche, hein?

Ça s'appelle noir.
C'est une série sur les vertus immorales.

Ça l'air lourd comme ça, pis ça l'est.

Le premier de la série sera sur la solitude.

Je vous en redonne des nouvelles d'ici la fin de l'été. Promis juré craché.

dimanche 5 juin 2011

mi-juin

J'habite en campagne, à quelque part entre Shefford et Granby, assez loin d'une route en asphalte. Plutôt près d'une route de gravier. Quand on roule dessus, ça fait de la poussière pis un bruit de grêle qui tombe sur de la tôle.

Le soir, on se fait de gros feux de camp. Le jour, avec ma blonde, on fait du débrousaillage sur le terrain. Il fait frais, parce qu'il vente. Pis ça sent bon. Ça sent le feu, ça sent les feuilles. Presque toutes les fins de semaines, on invite des amis, pis on fait la cuisine avec eux, un barbecue, on boit du vin à 17$, dans des gros chandails de laine pis de coton ouaté. Y'a pas d'étang, ou de lac près de la maison. À perte de vue, on voit des arbres, des montagnes, du bois pis des étendues vertes. Y'a toujours un bruit d'ambiance, comme un bruit de feuilles qui se froissent, le vent qui les bouge, mais c'est comme une sorte de silence.

dimanche 1 mai 2011

Nus pieds

Elle a glissé son bras dans l'espace qui restait. Doucement, tout doucement, pour continuer la marche, pour ne rien ralentir, parce qu'elle voulait que je sois bien, que je souris, que je ne dise rien, que je continue à avancer, à la seul différence que j'ai le regard droit, et fier.

L'insomnie commençait à me faire mourir un peu. Les quelques heures où j'arrivait à dormir étaient ponctuées de spasmes, de chutes d'escalier, de réveils en sursaut, trempé, exténué, comme si j'avais couru un marathon. J'avais dormi cinq minutes. C'était assez. Je me levais, je mangeais, brièvement, puis j'allais marcher. Je pouvais marcher pendant des heures, des jours entiers, parfois à regarder par terre, parfois au loin, parfois dans le ciel. Plein de façon d'avoir l'air complètement différent. Malheureux, rêveur, ou se résiliant à la mort. Tout ça, c'était faux. Il faut dire que j'avais le temps d'élaborer le personnage.

Mais avec tout ce temps, je n'en perdais plus assez.
J'avais trop de temps.
Trop pour en profiter.

samedi 16 avril 2011

Stay in

Je suis allé très loin. Très très loin. Même là, à cette distance, dans cette solitude, dans ce je-ne-suis-pas-moi-mais-presque, dans cet abandon, dans ce sans-contrainte, dans ce temps-qui-compte-pas, dans ce surplus de je-suis-correct, même là, c'était impossible. Ou plutôt improbable. Le temps m'a rattrapé. Le sourire s'est enfui. Même avec mes mains, mes questions, mes proses, mes semblants de, même là, it was a dead end.

Se rendre compte de, c'est dur. Et se rendre compte de, quand on est pas supposé de se rendre compte de et qu'on est seulement supposé pas voir rien et sourire de tout, c'est encore plus dur. Pis ça fait pleurer. Oui, je sais, comme du Sigur Ros qu'on écoute trop fort quand on marche dans les rues de Montréal trop tard pis un peu saoul. Mais ça, j'en ai déjà parlé. Ouin.

lundi 28 mars 2011

Flare

Admettons-le une fois pour toute.

Parler de filles, d'amour, de sexe, toutes ces choses qui s'entremêlent dans des mots maladroits et parfois déplacés, dans des crachas semi-poétiques, dans des grands moments de perte de temps; ça ne mène à rien.

Oui oui, ça ne mène à rien, aujourd'hui, ou dans cent ans. Tout simplement parce qu'on ne veut pas savoir. Non. On veut vivre. On ne veut pas en rêver, y penser, ou s'imaginer. Ça convient pour quelques temps, peut-être, mais on s'en lasse vite.

C'est comme respirer à moitié. Oui, c'est ça, comme si on se retenait pour prendre une grande inspiration, une très grande inspiration, qui sent la lavande, les mûres, qui est un peu froide, qui rappelle les accents salés des rebords éloignés, avec des livres de poésie qu'on ne comprend pas complètement.

Durant quelques minutes, j'y pense, à cette inspiration. Puis j'oublie, et je parle d'entrejambe.

vendredi 18 mars 2011

flower(s)

Sa main dans la mienne, seuls comme si nous étions seuls, j'avais la complète certitude que ça y était. Oui, j'avais trouvé la bonne. Elle était faite pour moi, et moi pour elle. Je n'avais qu'à la regarder, qu'à lui sourire, à peine, et elle mettait sa main sur ma fourche avec une telle fougue qu'elle aurait fait rougir tous ceux se prétendant amants. Elle me dominait, autant que je la dominais, et le jour n'était que la nuit prolongée, celle dans les draps qui n'ont jamais le temps de sécher. Le déjeuner ne se finissait jamais, les douches duraient trop longtemps, les couvertures n'étaient jamais pliées, les verres constamment brisés. Nous ne nous laissions aucun répits, aucun souffle, toujours en cris, en larmes, en rires. Mon bras bien en elle, elle ne pouvait s'enfuir. Je l'avais pour toujours, à jamais, à moi, pour moi tout seul. Mais elle était contente parce qu'elle m'aimait vraiment.

Un soir que nous sommes sortis, dans un bar, comme à l'habitude, nous n'avons pu résister. Avec la pire des retenues, en s'embrassant, les vêtements se sont mis à tomber. S'étant retrouvés bientôt complètement nus, sur le bar, devant une cinquantaine de personnes, cela aurait été ridicule à ce moment de mettre fin à ces ébats, surtout que nous nous sentions particulièrement en forme, et que de se faire fixer la rendait encore plus malléable.

Elle a jouis quatre fois, mais nous nous sommes faits sortir avant la cinquième. En sueur, presque en convulsion, je la sentais vivre en moi, avec ses yeux et tout. Oui, elle m'aimait vraiment je crois.

jeudi 17 février 2011

Ju.

Ça fait longtemps.. Je suis pas assidu.. ouin, je sais..

C'est à cause d'une fille. C'est toujours à cause d'une fille.
Une fille cool là. Tsé une fille qui, quand elle a un chum, sort avec lui, pis prend quelques bières. Une fille qui a pas de misère à partir une conversation avec n'importe qui. Une fille qui sourit presque tout le temps. Pis qui a un beau sourire, avec des belles dents blanches. Une fille qui dit toujours oui à une coupe de vin le samedi soir, ou le mardi soir. Une fille qui, quand elle boit, devient un peu cochonne. Une fille pas de complexe, belle le matin. Une fille qui a tout le temps le goût de faire l'amour, juste parce qu'elle aime ça. Une fille qui demande pas à son chum avant de l'embrasser, qui l'embrasse un peu n'importe quand, pis un peu n'importe où. Une fille qui se tanne pas de se faire regarder dans les yeux, pis qui tourne pas la tête dans l'oreiller quand elle jouis. Une fille gentille, intelligente, pis drôle aussi. Ouin. Tout ça.

mardi 1 février 2011

J'y suis

Je suis passé devant chez elle l'autre nuit. J'y ai seulement vu une lumière. C'était assez. Assez pour me faire penser aux pires obscénités, aux pires vices, qu'elle-même n'aurait jamais pensé à faire, que sa peau ne pouvait supporter, que ses lèvres ne pouvaient entrevoir. Elle pouvait seulement l'écrire, et encore. Elle était trop blanche.

Se faire prendre, sur la voûte du salon, bien à la vue des passants, les seins rebondissant sur le cadre, près du divan où je m'étais assis, près des peintures que je lui avais dessinées, près du foulard que je lui avait honteusement volé, pour sentir ses courbes. Que lui avait la chance de tenir, de se les faire donner, de les prendre sans retenue, de les coller et de les recoller sur lui, avec le sourire d'un pervers, d'un insensible qui ne l'aime pas correctement, qui la retient avec des yeux qui ne veulent rien dire, des mots vident à peine audibles, des mains froides et hypocrites, qui ne savent pas et qui copient, je ne sais pas.

Ne plus y penser. Je voulais seulement la voir elle, sur moi, pour qu'elle constate, qu'elle voit, à quel point je l'aime, à quel point elle jouis, sur moi, que je sais la prendre, que je lui fais ce qu'elle aime, sans m'en rendre compte, parce que je la lis, je la défais, je l'avale, je lui prend tout ce qu'elle a, pour la vider, pour qu'elle n'ait pas d'autre choix que de se retenir à moi pour survivre et pour que le battement continue, se coller à ma fréquence, seulement des yeux qui me photographient, qui me demandent de ne pas mourir de chagrin à leurs réveils.

Du soleil l'éblouit, appuyée sur son épaule à lui, devant tout le monde, devant ces sourires, ces habitués, qui ne demandent rien, mais qui veulent tout, et qui ne veulent rien d'autre. Les reflets ont du mal à passer, faisant seulement ressortir le bleu, auquel j'ai tant résisté, pour rien, pour les autres, pas pour moi. Seulement pour laisser le marbre refroidir, sans casser, laisser les poèmes inachevés, les paroles non conduites, les orgasmes dans les frissons.

Elle se colle, se pense, sourit, sans y être, moi non plus.

Les soirs plus longs, je lui écrit. Tout ce pourquoi je la connais.

Pourquoi je l'aime, dans le noir.

Dans le noir sur blanc. Prêt à être effacé, et oublié.