samedi 30 juin 2012

Petite fleur

J'en étais absolument et irrémédiablement conscient.
Toute ma vie dans tes pupilles, je les ai cherché les couleurs. Sans jamais les trouver.

Nous nous promenions main dans la main, comme si de rien n'était, en cherchant notre chemin, pour nous perdre, et se sentir amoureux.

Nous nous sommes arrêtés près d'une fontaine. Je t'ai écrit un poème, avec des alexandrins et tout, comme si nous étions au 16e, en buvant du vin, et en écrivant nos initiales sur la pierre. Dans tes cheveux brins d'or, avec le vent, je pouvais sentir les mûres, comme ton parfum dans les couvertures humides, entre tes cuisses d'été, comme lorsque tu es sur moi, comme tes mains qui serrent les barreaux.

Je n'oublierai jamais cette journée, où il y avait ce ciel gris et jaune, et tes pétales.

jeudi 28 juin 2012

Insomnie

À chaque respiration, à chaque clignement, à chaque battement, ça fait un peu mal.
Faudrait que le coeur arrête de temps en temps, pour que je m'entende penser un peu.
 
Pour toutes les heures qui y seront, je ferai de mon mieux pour avancer, et prendre le temps de me dépêcher. Après les shots, et les hasards, avant que je ne m'approche du trou sans fond de ma falaise préférée, les pieds dans le vide, j'apprendrai à m'appuyer sur elle pour qu'elle me retienne, et que nous tombions tous les deux.

Je saurai ensuite où aller, caché sous le divan à boire du vin.
Dans la lueur, je mettrai ma main sur ses hanches, et sur sa peau de feu, pour la défaire.

lundi 25 juin 2012

Fin des sirènes

J'y suis.
J'y suis presque, en fait. Pour de vrai, cette fois. (?)

J'ai peut-être attendu qu'on me prenne par la main, mais j'ai quand même eu les yeux ouverts quelques fois.

Je vais la demander en mariage. De façon nette, précise, sans flafla.
Elle n'aura pas le choix. Elle ne voudra pas dire non.
Sur le coup, si elle hésite, je me ferai couper la main.
Après cela, si elle hésite encore, je me ferai couper l'autre main.
Puis une oreille, un pied, et ainsi de suite.

Et lorsqu'il ne me restera qu'un oeil, que je lui aurai prouvé mon amour, et que je la verrai sourire, je pourrai alors mourir en paix, en regardant ses cheveux blonds.


lundi 11 juin 2012

Août

J'ai fait un autre rêve.
Bref, je suis assis au milieu d'un grand champs. C'est l'été, mais il fait pas trop chaud. C'est le magic hour, entre 7 et 8 heure.

Le champs, c'est un champs de blé, avec des espaces aplatis, un peu partout. Il y a un grand arbre, et j'y suis adossé.

Dans toute la grandeur du ciel, je me prends pour un personnage de Tree of life, toujours avec le reflet parfait, le bleu intense, et la courbure des nuages qui nous fait constamment penser à la grâce de la nature.
Dans cette scène, une femme (évidemment), très belle, marche lentement vers moi. Le silence est sourd, une certaine pression s'exerce sur les sons, et les arrières-plans sont très présents.

Elle est encore loin, mais je la distingue parfaitement bien. Ses yeux semblent verts.
Elle porte une robe d'été, légère, blanche, et jaune, et elle se balance dans les sillons de blés comme si on soufflait sur une marguerite.

Les cheveux pâles, presque blonds, qui viennent lui donner l'air d'un quelqu'un qui sait parfaitement et consciemment ce qu'elle représente, et quel effet elle a sur moi.

Elle s'approche, s'assoit près de moi, en effleurant à peine mon bras, avec son teint beige. Elle me demande d'où je viens, et si j'ai l'intention de rester où je suis encore longtemps. Surpris moi-même de connaître la réponse, je lui réponds que je vais y rester probablement pour toujours. Et elle me réponds qu'elle pense également rester là, adossée à l'arbre, pour toujours. Elle sourit.
Et on regarde au loin, comme pour se dire que ce n'est pas maintenant que nous apprendrons à nous connaître. Ce ne sera qu'après plusieurs jours, après plusieurs formes connues détectées dans les nuages, après avoir montré l'un à l'autre les constellations que l'on fait semblant de connaître, après toutes les nuits où l'on ne voudra pas dormir, probablement qu'après tout ça, même sans connaître notre nom, nous saurons exactement avec qui nous partagerons cet arbre.

dimanche 3 juin 2012

Être mean, être saoul, ne pas penser aux autres, vivre vraiment seconde par seconde, partir en voyage, lire des livres juste pour lire des livres, écrire parce que c'est ta job, parler anglais, boire du vin, boire du gin, boire des martinis, boire du jack et vomir, boire des stingers et vomir, se lever tard, baiser dans la douche, se lever tard, faire l'amour le matin, être sur une plage la nuit, écrire une pièce de théâtre, partir en voyage plusieurs années, habiter à New York, avoir un apartement crad à New York, aller voir le MET, aller voir le ballet en Russie, avoir un appartement crad à Paris, vivre dans une maison dans une montagne, aimer.


samedi 2 juin 2012

2013

Il fait froid ces temps-ci. C'est beaucoup gris et bleu.
Et ça donne le goût de faire des journées pyjama.
J'ai fait un rêve magnifique, l'autre jour, quand je dormais, durant un orage.
J'ai rêvé que je faisais un pique-nique. Avec une très jolie fille.
Elle avait les cheveux bruns, ou blonds, je sais pu.
Elle parlait très lentement, les yeux pétillants, en souriant, mais je n'entendais rien.
Le ciel s'est assombri, et d'un coup, il pleuvait à mourir.
Puis, on a fait un remake de la scène de The Notebook, tsé celle qui se passe sur le quai...
Cette fille-là, plus tard, je l'ai amenée en voyage, un peu partout dans le monde.
On a appris l'anglais, et on s'est fait de nouveaux amis.
Ça fait 3 ans que je suis avec elle maintenant.
On a fait l'amour presque à tous les jours depuis.
On revient dans le coin pour Noël, mais c'est à peu près ça.
Sinon, je l'aime, elle m'aime.
Durant l'été, quand on est en Espagne, on écoute toujours L'Auberge Espagnole un samedi soir, dans des couvertes, sur un divan. Après le film, on french.