mardi 31 juillet 2012

35

Je pensais avoir tout vu, avoir tout pensé, et pesé.
Non.
Je retourne encore dans les crevasses creusées par le manque de détails que j'ai de ses mains, et dans ses cheveux blonds (au soleil).

dimanche 29 juillet 2012

Arc-en-oeil fuck.

Fuck ostie.
Je regarde l'heure à toutes les vingt secondes.
Fuck.
Comme dirait l'autre, la solitude est allée se cacher dans mon coeur, dans une pièce sans fenêtre.
Jamais j'aurais pu écrire quelque chose d'aussi vrai pis d'aussi beau.

Fuck.
C'est ça le problème quand tu vois juste du rouge partout. Tu vois pu clair.
T'es mélangé, parce que toutes les fois que tu penses que tu vois quelque chose, en fait, t'as les yeux fermés, pis tu vois rien pantoute, à moins que ça te frappe dans face, mais ça c'est rare, ça arrive pas, ça serait trop beau, faque t'attends, t'attends que ça te frappe, mais ça arrive pas, ça arrive pu, tu l'attends pu, pis finalement tu te mets à oublier, avec ta mémoire de poisson rouge mort qui flotte sur le dessus de l'aquarium pis que t'es obligé de flusher.
Quand tout le monde est parti, pis qu'il reste pu personne pour te dire comment ça va finir, tu te mets à espérer. Tu te redis tous les mots que tu t'es déjà redis huit-cent fois, pis tu repenses à toutes les couleurs qui étaient pas certaines, mais que tu sais maintenant.

Les couleurs que j'espère voir de près. Même si c'est pour pas longtemps.
Fuck.
Le mal de coeur a changé de sorte.
Le mal de tête est revenu.
La voix, elle, a complètement disparue.

jeudi 26 juillet 2012

I lost my baby

On passe le mois, et les oiseaux de nuits continuent à nous réveiller.
À chaque fois que le vent se lève, nous essayons de nous cacher du mieux que nous pouvons derrière les rochers, mais quoi qu'il arrive, la tempête nous fouette le visage, forte de tout ce sel marin acquis sur les kilomètres infinis.

Depuis le naufrage, plusieurs sont morts. Ceux qui restent sont fous. Et moi, et bien moi, je prie. Je rêve beaucoup aussi. Ça m'apaise. Ça me fait penser à autre chose qu'à la fin, l'inéluctable gifle qui me tuera plus que la Faucheuse elle-même, douce et appréciée si l'on compare.

Quand le soleil ne se lèvera plus, et que je serai au purgatoire, avec tous mes péchés et mes mots que j'aurais du avouer, je saurai alors que je n'aurai rien essayé, ou plutôt, que j'aurai tout fait.

mardi 24 juillet 2012

Standard R

J'essaie sans cesse de me remémorer ses cheveux. Jusque dans les moindres détails.
Comment ils sont placés, comment ils s'appuient sur ses épaules, avec le reflet doré, quand elle tourne la tête, quand elle retient un rire, quand elle s'endort sur le côté, quand elle porte une camisole, quand elle sort de la douche, et quand elle me regarde, sans savoir que dans toutes les vies du monde, malgré les réincarnations et autres maléfices, il y aura ce moment, où ses cheveux sont entre mes doigts, et qu'elle ne retient pas le sourire, avec sa face de petite fille qui fera du mal à mon coeur.

vendredi 20 juillet 2012

automne 2

Les mains sur le dos, pleines de pudeur innocente, inquiètes de ce qui leur arrive, développant une sorte d'irrémédiable envie de vouloir tout avoir, en même temps, et de sentir de plus près chaque recoin oublié.

Après trois pintes et quelques shooters, je rentre chez moi à pied, parce que c'est loin et que l'air me fait du bien. J'arrive tout près, et elle est là, assise dans les escaliers, aussi saoule que moi, en train de me faire de yeux comme des cerises.
Elle m'emmène dans ma chambre, près de où je tiens toutes les lettres écrites.
Elle se prend pour la Reine, et elle l'est, avec ce sourire aristocrate et condescendant, pourtant rempli de naïveté et de dérision.
La langue poursuit un chemin inconnu, pressée d'agir.
Sans attendre le retour du matin, elle me prend par la nuque pour oublier que ce moment est presque fini, qu'il n'existe pas de façon de mourir plus grande que cette mort, qu'elle ne peut assouvir le destin qu'elle s'était promise, droguée et dépendante, accrochée au cou de celui qu'elle aime.

En l'aimant, je la défait, comme si souvent sous la pluie, ensemble dans une chaleur qui la rassure, dans une ville inconnue, en construction, comme nous, mes mains sur ses hanches qui me lancent des défis.

jeudi 19 juillet 2012

Syllabe

Mort de trouille, de honte, de désespoir.
Mort de songes.

Mort d'être incertain sur ce qui est certain, d'être pris dans la belle et chaste histoire d'une princesse, inconditionnellement sous l'emprise d'un point d'interrogation.

Un vacarme assourdissant se fait entendre dans la ruelle. Pris de panique, je cours vers le parc le plus près, un grand espace plus ou moins charmant, assez grand pour voir l'horizon de tout côté. Bref, le bruit commence à cesser.

Entouré de quelques badauds venus me tenir compagnie comme tout bon compagnon d'armes, je leur raconte comment je suis tombé amoureux, et qu'elle ne m'a pas laissé lui dire.

Évidemment, comme à chaque fois que je raconte cette histoire, tous mes amis pleurent pour moi, et s'entendent pour dire qu'il n'existe pas plus grande et épique histoire que la mienne, qui n'a pas eu lieu en fait, mais qui ressemble drôlement à un film d'époque, campé dans la fumée de Londres, sous les cathédrales singulières des ponts de la Tamise.

mardi 17 juillet 2012

Cadre de salon

Oui, je sais que je ne sais pas.

Mais pleins de fois, dans pleins d'images en noir et blanc et des fois en couleurs, je me surprend à vouloir savoir tout ce que cela serait si. 21 bonnes raisons de rêver à des nuits.
Parce que si on y pense, combien de fois sommes-nous assez prêt de ce qui serait un début et qu'on veut tout lâcher?

Mais parfois, un bras qui se frôle, une main sur un dos, 2 sourires avec des yeux.
Une amante qui donnent des idées de rouge, et de bleu, dans les matins pluvieux du mois de novembre, sous les couvertes quand il fait presque nuit, quand elle me chuchote à l'oreille qu'elle ne partira pas, qu'elle restera là, et qu'elle marchera avec moi dans une ruelle, ses mains dans mes poches, avec plein de volonté (qui marche pas) de pas se déshabiller, et que je lui dirai que toute ma vie, j'ai été amoureux d'elle, même quand je ne la connaissais pas.

Pis avec tout ça, en arrière-plan, il y a une toune de Sigur Ros.

dimanche 15 juillet 2012

Fin et début

Maintenant que je suis grand et fort, intelligent et intéressant, modeste et généreux, que je suis celui qui est le dernier à partir dans les moments difficiles, et le premier arrivé dans les moments heureux, je pars, l'esprit tranquille.

Dans mon sillage, je laisse des amours indéfinis, des pensées mensongères, des images sincères, des grands discours inachevés, des lettres d'amour anonymes.

Mais surtout, je laisse celle de tous les instants, à qui je dois ce que je suis et ce que je serai, celle qui ne peut me mentir faute de me connaître réellement, celle à qui je ferais subir tous les matins du monde.

Je m'éteins, lentement, sur cette fameuse falaise, à respirer le large, houleux et blanc, et avec mon dernier cri, j'entends l'écho de ma propre mort.

mardi 10 juillet 2012

Floue

Dans toute la splendeur de l'été qui passe trop vite, je n'arrive plus à respirer.
Mes poumons sont bouchés, exténués de compenser.
On ne se doute jamais de qu'est-ce qui arrive, quand ça arrive.
En plein dans la gueule. Avec toute la force de deux yeux qui me regardent, que j'ai du mal à me rappeler d'ailleurs, avec les mains de celle qui ne veut peut-être pas, avec les mots qui me sortent de cette fameuse prophétie du désespoir, avec la langue.

Avec tout son corps, dans des souvenirs inventés, saouls et morts de rire, seulement biens de s'allonger et de parler avec les doigts, elle me tue pour vrai, comme si je n'avais pas demandé ça, mais que je priais tous les soirs, en attente d'une image claire, indélébile, prête à servir de fantasme, la tête contre l'oreiller, les yeux ouverts, et que j'embrasse son épaule, lentement, comme une odeur qu'on met dans une bouteille.

jeudi 5 juillet 2012

Le château au loin dans la mer

Autant de maux que de peine.
Avec pleins de silences cachés en dessous des couvertes.

À peine lue, à peine écoutée, et regardée, dans la couleur de ses mains, une peau inconnue, mystérieuse, en attente. Après toutes celles qui ne goûteront rien, elle sera meilleure que dans tous les faux écrits qui font pleurer, souvenirs incomplets de bordeaux et de gin.
Tout près d'une dizaine et rien de fait. Seulement du soleil et des orages, qui laissent la marque rougie de mes traces, questionnant à tord les ruelles, toutes en colère de ne pouvoir me tuer de mépris.

J'ai toute ma tête, et rien dans le coeur, crevé de toutes ces pompes.

lundi 2 juillet 2012

Another game

En ce sixième jour, les symptômes recommencent.
Je suis encore seul sur le navire. Tout ceux qui m'accompagnaient sont morts de faim, de soif, ou encore délirent après avoir bu de l'eau de mer. Il ne reste que moi, seul, à espérer un secours, une bouée, ou une mort rapide.

Les seules joies qui me sortent de cette léthargie sont lorsque je me remémore cette fameuse traversée, première journée d'un périple dont personne, ni même moi, n'était capable de prédire la fin.

Accroché au mât, je fredonne les airs de départ qui jouaient lorsque, à la tombé du jour, nous sommes partis sur cette mer houleuse, prêts à se battre, et à mourir.