mercredi 29 août 2012

Reality check

Je la porte sur moi, encore presque endormie. Elle me prend pour témoin, de son corps qui réagit sans le vouloir, qui se cambre sans le savoir, mes doigts près de son paradis de fille que je connais déjà presque au complet. Je prends le temps de la faire respirer, le soleil presque levé qui reflète sur les bougies à bout de souffle de la veille, elle s'accroche aux barreaux en me promettant de briser ma petite tête qui pense trop pis en osti.

Elle me fait penser aux peintures de la Renaissance, dans ce temps où ces moments étaient à peine éclairés, pour rajouter de la précision sur ce qu'on voulait montrer, et ce qu'on voulait voir. Rien à voir avec des néons et du beat plein les oreilles.

Elle enlevait sa robe, qui avait serré ses formes toutes la journée, et d'un coup, elle se promenait les épaules nues, le dos encore mouillé de la pluie, et dans sa respiration de plus en plus courte, elle s'approchait de moi en souriant, elle prenait le temps, elle savait que je voulais qu'elle prenne le temps, et elle me sentait sans me toucher. Il y avait un lit blanc, surmonté par de grandes et lourdes couvertures, dans une température qui la faisait frissonner. En éteignant la lumière, elle me pria de la réveiller durant la nuit, pour ne pas tomber dans un sommeil trop profond, et égarer ces moments par des rêves qui en voudraient trop et qui ne finissent pas.

Elle ne s'est réveillée qu'une seule fois, et c'est parce que je ramenais ses hanches sur moi, comme deux coeurs ne sachant pas quoi faire d'autre que d'essayer de battre plus fort, pour voir ce qui se passe.

vendredi 24 août 2012

Du noir du blanc du gris surtout

Empreint d'alcool, de shots, de forts, de tout ce qui fait penser et oublier, de ce qui fait songer, plus fort que d'habitude, de ce qui fait me demander ce qui va arrêter tout ça, pas que je veuille arrêter tout ça, au contraire. C'est juste que je me relis pas, pour une fois. Faq..

C'est juste que je suis surpris.

Je suis surpris à quel point c'est fort. C'est hard. C'est comme si j'avais réussi à passer par dessus ce qui m'arrêtait, ce qui m'empêchait. Ce qui me disait de ralentir, d'arrêter, de me poser trop de questions, de me demander si ça valait la peine, de me dire que ce n'était pas le bon moment. Toutes ces osties de questions, ces osties de réponses. Tout ça, au Diable.

Parce que j'ai envie. J'ai envie de ses yeux, de sa bouche, de sa langue, de ses cuisses, de son sexe, de ses bras, de son cou, de ses pieds, de son âme, de ses yeux, de sa bouche, de ses yeux, de ses yeux. Oui. Comme c'est écrit et joué. «Tout est inconnu, vierge. Mais plus tard, on aura été au bout des perspectives. Au bout d'un temps, on y a vécu.» Oui, j'aurai vécu, et je l'aurai rendue amoureuse, d'un homme amoureux.

Et après les épées, les batailles, et la guerre, après les siestes sur le diva, à regarder le tennis du dimanche après-midi, après les joutes de criquet du Parc Jarry, après les tartares improvisés avec la boucherie du coin, je me demanderai encore comment tout cela s'est passé. Comment tout cela s'est complété dans le silence et dans le bruit, dans le noir sur blanc, dans les inconnus de recoins, dans les improbables de fin de soirée, dans les liquides qui font trop de tord et qui rendent tordu les mouvements sensés être aisés, dans les quelques jours, au soleil et à la chaleur, à vouloir se prendre comme des adolescents, comme pour la première fois, empreints de connaissance et de découverte, comme pour prouver où on est, qu'est-ce qu'on vaut, comme pour prouver, prouver à quelqu'un qui ne sera pas là que quelques heures, mais bien assez longtemps pour avoir ses habitudes, ses sourires, ses caresses, ses surprises, ses douceurs. Je la love.

jeudi 23 août 2012

Automne 3

Nous sommes dans un bar branché, je sais plus quelque rue, mais quelque part où ça parle in english. Chaque fois qu'on regarde dehors, comme pour se prouver qu'on est là pour de vrai, pis pas ailleurs, ça nous prend. En tout cas, ça me prend. Je m'imagine des années plus tard, dans ce même bar, sur cette même rue, un peu plus bilingue peut-être, en train de boire un drink qui me saoule beaucoup trop vite. Le soir, je rentre chez moi, pas trop loin de là, avec elle, son bras autour de mes épaules. On arrive, on se déshabille, on parle de comment le monde est en train de changer, de qu'est-ce qui nous pousse à être athées, de où on se voit dans deux ans, de quel show on va voir en fin de semaine, de la probabilité de s'acheter une nouvelle plante pour le coin du salon, de jusqu'où on irait pour sauver la vie de l'autre, de jusqu'où on irait si on se lançait des défis, de qu'est-ce qui est notre fantasme ultime, et si on veut le réaliser, de si on essaie ou non de battre notre record du nombre de fois qu'on baise en une semaine, de quel pays on aimerait visiter le plus, de quand on se fera autre chose à manger que du spaghet, de combien de bouteille de rouge il nous reste, de quand on va finir la toile qu'on a commencé et qu'on veut accrocher dans notre chambre-salon, et de quand on changera de vie.

Elle se lève, juste avec mon hoodie sur le dos, avec ses cuisses qui capte la faible lumière de la lune qui passe au travers de notre fenêtre-pas de rideau, avec ses cheveux détachés, avec sa peau qui me manque déjà.

Plus tard, au milieu de la nuit, je sais plus quelle heure, je suis revenu à maintenant, ici, mais elle était là, et je me suis rendormi pendant que mes bras se resserraient sur elle, et qu'elle se réveillait à moitié pour me sourire, comme pour me rassurer que c'est du vrai.

lundi 20 août 2012

Yellowknife

Dans mon ancienne vie, il y a quelques dizaines d'années, lorsque je m'étais isolé dans ce monde blanc, et tellement noir, c'était bien différent. Plusieurs rapaces avaient réussies à s'introduire dans la ville, et il était assez dangereux de s'aventurer la nuit. Même le jour, rien n'était certain, et on peinait à se retrouver ensemble, les survivants, les quelques personnes qui avait réussi à ne pas mourir de peur, ou de chagrin.

Cette année, au solstice d'été, quelques temps avant le solstice d'hiver, quelque chose s'est produit. Comme un immense éclair dans le ciel, une explosion, plus colorée et plus grande qu'une aurore boréale, qui venait d'on ne sait où. Quelque chose qui a littéralement changé notre perception, notre goût du rêve. Comme si nous n'avions jamais vraiment vécu depuis des années, et que soudain, une vague avait lavé tous les matins inutiles, toutes les soirées meurtrières, les écrits malsains, mêlés d'absinthe et de sang, tout cela avait été ensevelis, puis oubliés.

Depuis, étrangement, plus personne n'a peur. Le temps est comme.. différent. Comme si tous les songes d'un soir et de plus longtemps encore s'étaient transformés d'un coup en réponses.

J'ai hâte de te revoir.

samedi 18 août 2012

Arctic

Ça s'est passé durant un jour, ou peut-être deux, je sais pu.
Le temps est parti avec ses valises, pis il nous a laissé tous seuls, comme des grands.

Le soir, on avait un peu bu, elle avait peur d'oublier qu'elle devait repartir le lendemain, en voyage, encore à l'autre bout du monde, vivre sa jeunesse, vivre un film. On a mis le cadran, on a fermé les yeux, on s'est juste collé, un peu dans le noir, on a rien dit pantoute. Elle avait sa tête d'accotée sur mon ventre. Dans le noir, je voyais juste une forme qui montait et descendait quand je respirais.

Le lendemain, on s'est pas levé. On est resté dans la même position, à se regarder. On a un peu mangé, on s'embrassait beaucoup aussi, comme pour retenir le plus de détails possibles de qu'est-ce qu'on goutte, quelle texture on a, de quelle façon elle me prend la nuque quand elle repense au passé. Tsé quand on dirait que je veux pas rien faire d'autre que de me faire frencher pis prendre par la nuque.. Presque comme quand on était jeune, pis que s'embrasser, c'était excitant en criss. Ben c'était comme ça.

En tout cas, après cette journée là, elle devait partir, mais moi je voulais pas. Je voulais qu'elle reste avec moi dans mon lit, je voulais qu'elle continue à me regarder, pis à m'embrasser, à me serrer fort comme si, dans le futur, elle n'aurait jamais rien d'autre à faire que de me serrer dans ses bras.

Finalement, je suis parti avec elle. Tout est bien qui fini bien. On s'embrasse toujours, mais dans un autre pays, où il fait plus froid un peu.

mercredi 15 août 2012

First we take Manhattan

J'ai comme le goût de partir, aller la chercher, pis qu'on roule le plus loin et le plus longtemps possible, la fenêtre ouverte, ses pieds sur le dash, avec ses lunettes roses qui font que le monde est comme fait en bonbon. Y'aurait pas d'automne, pas d'hiver, y'aurait juste du temps d'étalé sur des jours qui seraient jamais vraiment finis, même quand le soleil nous dirait d'aller nous coucher.

mardi 14 août 2012

=

Ma main sur son dos.

Lorsque l'arbre est tombé, nous avons couru vers une immense vallée. Il faisait soleil, et toutes les fois qu'elle me regardait, dans ses yeux, tous bleus de vert, avec sa langue qui goûte la gomme balloune, sa nuque, je savais un peu plus que le ciel allait changer.

Quand ma main y sera encore..

Près de ses étoiles de fille qui me regarde et qui m'observe, qui me fait baisser la garde.

Quand nous nous sommes arrêtés, avec quelques histoires en poche, juste dans le but de regarder aux alentours, voir si nous étions suivis et si nous avions une chance de retrouver notre chemin, ses lignes de mains m'ont convaincus.

Je ne me souviens pas en détails, mais il me semble que nous étions presque endormis lorsqu'elle m'a regardé. Elle m'a regardé. Avec ses sourires qui voulaient arracher toute la lumière, et le contour brun de la pupille des yeux qui avait jouis contre moi la veille, elle m'enlevait, en quelques secondes, d'un rail métallique rouillé et usé par les semblants de sentiments, et le faisait éclater à coups de poings.

Je la connaissais mais en concentré. Et je n'avais jamais imaginé pouvoir décrire avec la plus exacte des perfections ce qu'elle ressentait, au moment où nous jouions aux amants retrouvés, comme deux êtres asséchés et séparés depuis des siècles, à la recherche de la moindre goutte d'eau.

Elle reviendra bien assez tôt, et je pourrai enfin finir de la regarder, pour la saisir, pour aller plus profondément encore, pour la faire jouir, peut-être plus de 4 fois dans une nuit, pour la regarder avec le soleil dans les yeux, pour bien voir ce que j'ai vu.

Dans les écrits, il y aura cette histoire, de quelques heures, et tout ce qui suivra. Ce sera écrit en rouge.

J'ai promis d'écrire quelque chose. Mais dans la plus grande inspiration, dans les moments qui ne veulent que mourir pour laisser les suivants, encore plus grands, tout ce que l'on veut, ce n'est pas de l'écrire, mais de le faire.


dimanche 5 août 2012

Promesse

Elle me prend par le bras pour me sortir de cet endroit dont nous ne nous souviendrons pas demain matin.

Avec ses yeux de fille qui veut avoir l'air d'être spontanée et de ne pas savoir ce qu'elle fait, elle me rapproche contre elle. Malgré toutes les fois où ce moment à été imaginé, je ne peux lui avouer, pour l'instant, que je suis capable de la faire sourire toute la nuit, dans la recherche de chaleur, contre moi, dans une grande innocence, avec ma main qui la rassure constamment qu'elle n'a pas à chercher. Dans ses yeux qui sont d'une couleur certaine pour une fois, avec ses hanches, et plus que pour l'instant d'une étreinte, elle a un soupir de fin du monde, prise dans le creux de mon épaule, à la recherche de sommeil, épuisée d'amour.

jeudi 2 août 2012

FuckWithLove


Avec plein de courage dans les poches, les joues rouges de retenu, j'essaie tant bien que mal de lui expliquer, avec tous les bons mots, pourquoi. En fait, non. Je ne dis rien. Je m'avance seulement vers elle, lentement. En fait, je lui dit seulement quelques mots choisis et pensés, et je m'avance. Oui, c'est ça.

de
tout
mon
coeur
je
veux
la
prendre
contre
la
porte