Les regards qui tuent, dégoûtés.
L’indifférence qui rend malade.
L’ambiguïté, qui en réalité n’en est pas une.
La compassion, à quoi on ne voudrait pas avoir à faire.
samedi 26 juillet 2008
jeudi 24 juillet 2008
Fleur
De pouvoir toucher une fleur, douce, moite,
De rêver dans ses yeux vides, pleins,
De pouvoir faire semblant d’être qui on est,
De nommer les choses par des poèmes,
De faire comme si on n’allait jamais se lever,
D’attendre le soleil comme on espère la mort,
De respirer la peau gonflée de joie,
De goûter le dernier souffle du spasme,
De promener sa langue sur le bouton de rose.
De monter, gravir, et se soulever,
Et de ne jamais plus redescendre,
En regardant, immobile, pour l’éternité.
D’imaginer qu’il y en a une, seule,
Qui s’arrête, quelques secondes.
Mais elle n’a pas le temps.
Trop douce, trop belle, trop loin.
Beaucoup trop douce.
De rêver dans ses yeux vides, pleins,
De pouvoir faire semblant d’être qui on est,
De nommer les choses par des poèmes,
De faire comme si on n’allait jamais se lever,
D’attendre le soleil comme on espère la mort,
De respirer la peau gonflée de joie,
De goûter le dernier souffle du spasme,
De promener sa langue sur le bouton de rose.
De monter, gravir, et se soulever,
Et de ne jamais plus redescendre,
En regardant, immobile, pour l’éternité.
D’imaginer qu’il y en a une, seule,
Qui s’arrête, quelques secondes.
Mais elle n’a pas le temps.
Trop douce, trop belle, trop loin.
Beaucoup trop douce.
Les Lèvres
Les lèvres nous aspirent le corps
Aussi amères qu’un songe sans rêve
Prêtes à tout prendre et à tout laisser
Elles persistent, sans pitié et sans remord
Sadiques et froides, chaudes et charnelles
Elles peignent le satin de leur robe
Laissant l’œuvre inachevée et morte
Sur le seuil du malheur et du regret
Dans un grand tourbillon de cendre
Elles jaillissent du haut de l’enfer
Prêtes à nous arracher les yeux
Elles sombrent au fond du ciel
Elles demandent sans cesse leur chemin
En rêvant de leur toile multicolore
Et au milieu du désert elles se perdent
Tuant celui qui les a goutées
Aussi amères qu’un songe sans rêve
Prêtes à tout prendre et à tout laisser
Elles persistent, sans pitié et sans remord
Sadiques et froides, chaudes et charnelles
Elles peignent le satin de leur robe
Laissant l’œuvre inachevée et morte
Sur le seuil du malheur et du regret
Dans un grand tourbillon de cendre
Elles jaillissent du haut de l’enfer
Prêtes à nous arracher les yeux
Elles sombrent au fond du ciel
Elles demandent sans cesse leur chemin
En rêvant de leur toile multicolore
Et au milieu du désert elles se perdent
Tuant celui qui les a goutées
mardi 22 juillet 2008
Les yeux fermés
Un grand sourire lui transperce le visage. Les oreilles à l’écoute, et les yeux fermés, il prend une grande respiration, et tombe. Étendu sur le sol, il sourit bêtement aux nuages.
Il pense aux froids hivers du vieux continent, où il neige sans relâche, et où il vente comme au dessus de la mer, la nuit. Il n’y a jamais de pause, et il n’y a surtout pas de moment où l’on peut se cacher, se couvrir, ou même seulement penser que c’est un rêve. Sans répit, on se bat du mieux que l’on peut, mais la neige continue de tomber et elle emprisonne nos poignets dans la glace. Elle gèle les alvéoles, brise les valves, et mélange les circonvolutions. Toute forme de volonté et de courage s’efface, et notre corps devient l’esclave du temps, qui ralentit sans cesse. Chaque fois que l’on nage vers le rivage, on est repoussé encore plus loin, et la mer s’agrandit, et l’océan se creuse. Les cimes noires et blanches jouent avec notre corps et le mutile, et le ressac devient si assourdissant qu’il tue la plupart des oiseaux venus nous aider.
Il respire à nouveau. Il ne sent plus ses membres. Sa tête diffuse les images noires de sa vie à répétition, et elle le brûle. Sa chair noircie, puis sous la chaleur intense, calcine, et devient de la cendre moite et grise. Ses os se brisent puis deviennent poreux, et éclatent, perforant ses yeux et son sourire encore intactes.
Il pense aux malheurs de l’automne, revenant chaque année et se resserant davantage, comme un barbelé enroulé autour de sa poitrine et de ses cuisses. Lorsque la feuille tombe, l’arbre se brise en tombant de tout son haut, entraînant les racines à la lumière. Comme un oiseau malade sur qui l’on met de nouvelles ailes, elles se réveillent de leur long périple, et elles prennent leur envol dans la terre à la recherche d’une nouvelle vie, d’un nouveau but. Mais bien vite, elles se rendent compte que leurs cœurs ont été coupés en deux, et qu’elles ne peuvent survivre. Ayant accepté leur sort, elles se tournent vers le soleil, et meurent desséchées.
Il prend son couteau comme on prend une arme. La lame semble dessiner une forme arrondie dans l’air. Elle chante le dernier souffle d’un ange avant de mourir, sur le point de tomber des cieux, inconscient devant la mort et devant sa propre vie, hypnotisé devant ce grand escalier majestueux qui descend à la vitesse de la lumière.
La mort glisse sur le métal rouillé.
La lame accélère son mouvement, devenant plus rapide que sa propre vie, dépassant son rythme cardiaque et le clignotement de ses pupilles. Elle respire à sa place, elle vit à sa place. Elle prend tout ce qu’il lui reste, toutes les émotions réchappées, toutes les joies et les peines sauvées de l’oubli. Elle les prend une à une et elle les noie. Il ne lui reste alors plus rien, excepté sa propre mort, son dernier souffle. Elle le lui laisse pour qu’il ne l’oublie jamais, même dans les hauteurs de l’enfer.
Il pense aux froids hivers du vieux continent, où il neige sans relâche, et où il vente comme au dessus de la mer, la nuit. Il n’y a jamais de pause, et il n’y a surtout pas de moment où l’on peut se cacher, se couvrir, ou même seulement penser que c’est un rêve. Sans répit, on se bat du mieux que l’on peut, mais la neige continue de tomber et elle emprisonne nos poignets dans la glace. Elle gèle les alvéoles, brise les valves, et mélange les circonvolutions. Toute forme de volonté et de courage s’efface, et notre corps devient l’esclave du temps, qui ralentit sans cesse. Chaque fois que l’on nage vers le rivage, on est repoussé encore plus loin, et la mer s’agrandit, et l’océan se creuse. Les cimes noires et blanches jouent avec notre corps et le mutile, et le ressac devient si assourdissant qu’il tue la plupart des oiseaux venus nous aider.
Il respire à nouveau. Il ne sent plus ses membres. Sa tête diffuse les images noires de sa vie à répétition, et elle le brûle. Sa chair noircie, puis sous la chaleur intense, calcine, et devient de la cendre moite et grise. Ses os se brisent puis deviennent poreux, et éclatent, perforant ses yeux et son sourire encore intactes.
Il pense aux malheurs de l’automne, revenant chaque année et se resserant davantage, comme un barbelé enroulé autour de sa poitrine et de ses cuisses. Lorsque la feuille tombe, l’arbre se brise en tombant de tout son haut, entraînant les racines à la lumière. Comme un oiseau malade sur qui l’on met de nouvelles ailes, elles se réveillent de leur long périple, et elles prennent leur envol dans la terre à la recherche d’une nouvelle vie, d’un nouveau but. Mais bien vite, elles se rendent compte que leurs cœurs ont été coupés en deux, et qu’elles ne peuvent survivre. Ayant accepté leur sort, elles se tournent vers le soleil, et meurent desséchées.
Il prend son couteau comme on prend une arme. La lame semble dessiner une forme arrondie dans l’air. Elle chante le dernier souffle d’un ange avant de mourir, sur le point de tomber des cieux, inconscient devant la mort et devant sa propre vie, hypnotisé devant ce grand escalier majestueux qui descend à la vitesse de la lumière.
La mort glisse sur le métal rouillé.
La lame accélère son mouvement, devenant plus rapide que sa propre vie, dépassant son rythme cardiaque et le clignotement de ses pupilles. Elle respire à sa place, elle vit à sa place. Elle prend tout ce qu’il lui reste, toutes les émotions réchappées, toutes les joies et les peines sauvées de l’oubli. Elle les prend une à une et elle les noie. Il ne lui reste alors plus rien, excepté sa propre mort, son dernier souffle. Elle le lui laisse pour qu’il ne l’oublie jamais, même dans les hauteurs de l’enfer.
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