lundi 5 octobre 2009

Épilogue

Ça y est.

Je tire ma révérence.

J'ai été un imposteur durant tout ce temps. Durant ces 43 petits avis mineurs si minutieusement préparés, excluant celui-ci, je me suis joué de vous.

Les prémisses de ce blog viennent d'être découvertes. Et c'est tout ce qu'il y a de plus faux, mes amis. Du toc. Du bronze. Du guano. Des intentions tout ce qu'il y a de plus honorables, quoique complètement futiles et absurdes.

Pour tout ce que je vous ai causé, veuillez prier le Seigneur de me pardonner, en saluant Marie autant de fois qu'il le faudra.

Ce qui ressortira de tout ça? Ce que les gens diront? Ce que les gens retiendront?

LA RAISON.

La victoire de David contre Goliath. La vérité sur le mensonge. L'amour sur le sexe.

Voilà.

Mes sympathies.

jeudi 10 septembre 2009

Pogné

Ça vaut la peine de s'ouvrir des fois. 

Quand on va dans un cours public, de tir à l'arc par exemple, on doit s'attendre à parler avec des gens un peu mal à l'aise. Pas nécessairement dans la situation en particulier, mais dans la vie en générale. 

Des gens qui ont de la misère à être à l'aise, c'est drôle parce qu'on les remarque toujours, pis en peu de temps. Ils attirent tout de suite notre attention. En fait, ils font des gestes qui font d'eux des gens encore plus pogné du cul.

Je suis allé dans un cours de natation la semaine passée. Une classe ouverte, sans investissement requis, sans carte de membre et sans visa. 

De toute la soirée, j'ai juste ri. J'ai un peu clapoté avec mes mains, mais j'ai surtout juste ri. Tous ces gens qui étaient, déjà en dehors de l'eau, mal à l'aise, étaient magifiques dans leur costumes de bain qui leur rajoutaient une barrière de plus vers l'aisance.

Tout ça pour dire que sans gens mal à l'aise, j'aurais premièrement aucun groupe à qui m'identifier, mais on n'aurait surtout aucun fun dans les débuts de party...

mardi 8 septembre 2009

S'asseoir dessus.

Je n'ai jamais été très bon en mensonge. 

Pourtant, je n'arrête pas de mentir. Dès que l'occasion se présente, je me mets inconditionnellement à mentir, toujours d'une façon bien pauvre, quoique assez honorable. 

N'est-ce pas la seule façon d'avancer? De positionner le jeu d'une façon à ce que tout le monde, ultimement, sache la vérité, un peu poussiéreuse mais vraie quand même. À ce que nous allions dans une certaine direction en étant en avantage, tout comme les autres d'ailleurs, eux qui seront sans doute et sans déception donc sans malheur.

Ma blonde m'a dit qu'elle m'aimait l'autre jour. Comme ça, sans rien. Dehors, sur le bord de la route, en sortant de l'auto, pis en tenant les sacs d'épicerie, avec le soleil. Je l'ai fixée, droit dans les yeux, quelques secondes sans rien dire, puis j'ai soupiré, puis je lui ai dit que moi aussi, je l'aimais. D'une certaine façon, c'était la plus belle journée de ma vie, et pour elle aussi. Parce que j'ai presque pas hésité à lui dire. Pis que j'avais des yeux sincère. Comme ceux d'un amoureux. 

Je sais, je sais. Ça ne se fait pas. Tout comme baiser en public. Ça ne se fait pas. 

mardi 1 septembre 2009

Feu de guimauve

J'étais en forêt l'autre jour. Tout seul. 

Loin des paquets de lumière, des crachoirs de fumée, des enfileuses de bites, pis des crieurs de bruit.

Juste pour écouter le silence pis regarder la nuit. La vraie nuit, noire. Avec seulement les billes blanches qui brillent sur la flotte. 

Seulement à m'occuper du feu, pour pas qui s'éteigne, pour que ça devienne un bon feu de guimauve, plein de braise pis pas trop de fumée. Pour qui continue à me réchauffer.

J'ai eu peur. Que quelqu'un crie ou sorte un couteau pour déchirer l'arrière-plan. Mais y'avait juste des enfants qui chignaient de temps en temps. Pis des rires de premières fois. 

Pis j'étais tout seul, à écouter tous ces sons silencieux, mille fois gravés dans ces arbres, dans ces roches, comme un coeur signé par la fuite, le bonheur dans l'âme. 

samedi 15 août 2009

L'autre bord

J'étais sur l'autoroute. 

Je roulais à au moins 125 quand je me suis mis su'l bord pour aller prendre une bouteille de vin déjà débouchée que j'avais gardée dans glacière dans valise, au cas. Je suis revenu au volant en prenant une bonne lampée d'un mauvais syrah, vinaigré et sec. Déjà un peu saoul, je fixais le miroir du dash en espérant voir une voiture dévier et s'enfoncer dans l'cul de mon char. 

Il faisait juste assez chaud pour que la goutte qui tombait sur mon front me brûle un peu. Le temps était jaune, pis ça sentait la pisse. Les champs étaient séchés, pis les quelques cadavres d'animaux qu'il y avait su'a route prenaient pas de temps à attirer les mouches.

Je serais rester là jusqu'à ce que je tombe endormi, ou jusqu'à ce que je me fasse arrêter. Mais au même moment où l'envie de me crosser commençait à me prendre, une fille a ouvert la porte passager pis a rentrée dans mon char. 

Je l'ai regardée, des cuisses jusqu'à bouche, pis j'ai pris une bonne gorgée. Celle-là avait comme plus le goût de cerises. La fille j'veux dire. Elle sentait bon les fruits. Comme un mélange de fruits des champs, incapable de dire si y'avait plus de fraises ou de mûres, mais a sentait bon en criss en tout cas. L'envie de me crosser s'était transformée en une érection bien remplie. Elle me regardait avec ses dents blanches en me saluant d'un bras doux et frêle. 

Je l'ai d'abord envoyer se faire foutre. Depuis quand le monde se permet d'embarquer dans un char qui n'est pas le sien, au milieu de l'autoroute, pendant que le propriétaire du char, assis à la place du conducteur étant donné que c'est le propriétaire du char et par conséquent celui qui le conduit si y'a pas de passager, se boit une bouteille au goulôt en sacrant contre les insectes qui sont collés dans le dash!

J'avais même pas finit la moitié des sacres que j'étais pour sortir contre elle qu'elle avait foutu le camp en laissant la porte à moitié ouverte. Je l'ai regardée marcher, d'abord pour voir son cul, mais aussi pour voir si elle allait se retourner. Mais non. Elle marchait dans le sens du traffic, attendant sûrement que je la dépasse pour se retourner et recommencer à faire du pouce, comme si elle pouvait déjà plus me regarder din yeux. Comme si ça allait créer un malaise. Ça avait pris 5 ans à Laurence avant de plus pouvoir me regarder en pleine face. Cette fille-là, ça avait pris 3 minutes.

lundi 3 août 2009

Su'a table

Comme si j'avais les tripes sur la table, que je les regardais, immobile, sans pouvoir rien faire, à part peut-être vomir, mais surtout ne rien tenter.

Mes doigts craquent de plus en plus fort ces temps-ci. Ça doit être l'humidité. 

Les moments qu'on regrette sont toujours plus beaux qu'en vrai. Mais ça n'empêche pas qu'on peut être jaloux. De plus les vivre je parle. De juste assister à. Sans pouvoir rien dire, plus que personne d'autre.

Saviez-vous que certaines espèces de tortues, qui vivent plusieurs dizaines d'années, restent en couple avec le même partenaire toute leur vie?

Impossible de quitter l'île. Je ne peux que l'admettre. Je ne pourrai jamais. Mais je peux aller de plus en plus loin au large et revenir sans me noyer. C'est bon signe quand même. Alors je pense tenter le coup. Me rendre sur une autre île je veux dire. Même si c'est impossible avant de l'avoir trouvée.

Non mais! quelle métaphore!

Dans une suite d'évènement, le perdant est toujours celui qui se fait écraser par un bus. Ou celui qui se fait baiser. Dans les deux cas, il était amoureux. Mais il ne l'est plus.

mardi 14 juillet 2009

132

J'avais comme le goût de vous écrire. Je sais pas vraiment pourquoi, mais j'avais le goût. Ça vous fait plaisir, hein?

Chose de la vie apprise au cours des derniers jours: 
il ne faut jamais trouver un travail dans les choses qui nous impressionne quand on est petit. Parce qu'on devient désabusé. Pis le désabusage, c'est pas le fun. Ça rend amère comme qu'on dirait. Ça rend plate pis on devient over it

Pis tous les rêves de quand on était petit, ben ils nous paraîssent beaucoup moins beaux pis impressionnants.

Quand on reste loin de ces choses là, ben ça continue de nous impressionner pis de nous faire trouver ça beau. Pis on devient pas amère pantoute. On reste émerveillé devant l'inconnu qui reste inconnu.

Moins on en sait sur comment ça marche, mieux c'est. Ça crée du mystère pis de la magie. Comme si c'était des choses qui existait pas vraiment, mais auxquelles on assisterait quand même. 

Me suivez-vous?

mardi 30 juin 2009

The

Ça y est.

Le moment que vous attendiez depuis un bon moment.

Je vais finalement vous dire pourquoi je suis toujours malade en avion.

C'est très simple en fait. C'est que je peux pas voir en avant.

vendredi 26 juin 2009

Kaki

Trop peu de gens savent de quoi ils parlent. En pratique, la couleur kaki n'est pas une couleur déterminée. Ce n'est pas une couleur franche, mais plutôt un ensemble de nuances.

J'étais assis depuis près d'une heure contre un très gros arbre probablement très âgé qui faisait presque peur de loin et qui avait l'air de quelqu'un qu'on avait invité et qu'on avait laissé en plan mais que ce quelqu'un avait attendu, poliment et patiemment, qu'on revienne le chercher pour lui dire quoi faire. Bref, j'avais une très grande sympathie pour lui.

Une fille est arrivée devant moi. Je l'ai regardé de bas, lui faisant les yeux de celui à qui ça ne plaisait pas du tout que quelqu'un qui ne s'était pas annoncé arrive comme ça, faisant semblant de connaître l'arbre assez bien pour s'approcher autant sans en être impressionné par tout son vivant, du moins les premières secondes.

Elle ne m'a presque pas parlé. Après quelques heures, elle a commencé à me sourir, et à me dire comment elle s'appelait. C'est là que j'ai vu que j'étais amoureux.

Dès lors, je lui ai immédiatement demander de devenir mon amoureuse. Et elle a accepté.

Nous avons vécu toute notre vie au pied de cet arbre, qui a fini par s'écraser au sol, tellement nous lui cachions la lumière.

samedi 13 juin 2009

Lundi

Y fait beau pareil hein? Non mais...

Je réponds à votre courrier cette semaine. Natasha veut savoir pourquoi la vie est si dure, elle qui vient de sortir d'une relation désastreuse pour la deuxième fois de suite.

Natasha, Natasha, Natasha... Je vais te dire une seule chose; Sèche. Reste dans ton coin pis attends. Pis si le prince charmant arrive pas, reste toute seule. Tu seras jamais plus malheureuse que ta mère. Elle qui t'a élevé, toi pis tes trois frères, qu'elle faisait l'amour une fois par trois semaines, par en arrière parce que monsieur aimait ça moins slaque, pis qu'elle devait lui faire sa pipe mensuelle le samedi soir avant qu'il s'endorme devant le hockey.

Antoine quant à lui veut savoir où est le bonheur.

Et bien c'est simple. En ce moment, le bonheur, c'est comme les oiseaux. Il se cache pour mourir.

Et finalement, Gustavus me demande de donner mes conseils en matière de rencontre.

Tout d'abord, ne restez pas vous-mêmes. Créez-vous un personnage loin de vous, attachant, drôle, sensible et poli. Essayez le plus possible de coucher avec la fille le premier soir, faites semblant d'éprouver de l'amour pour elle en la regardant dans les yeux lors de l'orgasme, et remerciez-la de vous avoir montrer à vous laisser aller. Pour finir, commandez-vous une pizza et dites qu'elle doit absolument partir puisque vous ne la connaissez pas vraiment et que les choses vont trop vite à votre goût.


Bonne semaine!

jeudi 11 juin 2009

I'm sorry

Désolé de vous avoir avoir laissé en plan avec ce goût amer dans la bouche. Je sais que ça ne se fait pas. J'avais quelque chose de pris dans la gorge. Ça toujours pas passé mais ça s'en vient.

J'ai vraiment des mauvais flashbacks ces jours-ci. Comme le temps où je devais étudier pour mon examen d'histoire, comme ces soirées où j'écoutais Piment fort avant d'aller me coucher, comme dans la solitude de mon dessous de lit, avec les abeilles dans mon plafond et les clowns de Poltergeist qui sortaient du garde-robe pour m'étrangler.

Le passé revient au moment où on veut l'oublier. Il ne se laisse pas faire. L'avenir a de l'avance sur lui, et il se défend avec les déchirures, les échecs et les coups bas. Le pied dans la porte, on se fait tirer des deux côtés.   

Je crois que j'ai vu la personne la plus triste de la terre l'autre jour. Elle marchait, mais ne semblait pas savoir où elle allait. Elle semblait n'avoir aucun but précis. J'ai passé à côté d'elle, et elle m'a regardé. Moi qui préfère à l'habitude ignorer tout sur mon passage en me cachant avec ma cape et ma cagoule, je l'ai regardée à mon tour. Je lui ai fait un discret sourire, juste pour dire qu'il y avait un petit creux dans ma joue, puis j'ai baissé les yeux. J'ai senti sa main effleurer la mienne. Et sa main était chaude. Elle était chaude!! Vous y croyez?! 

Je vous reviens avec du recul, des poèmes, et du soleil, promis.

mercredi 13 mai 2009

Octobre

Dure soirée.
Pourquoi? Sait pas trop..
C'est comme ça, c'est tout.

La fameuse liste de problèmes à régler que mon amie A.L. m'avait suggéré de faire dans ma période sombre de l'hiver ne marche pas vraiment. La liste est loin d'être complète, et elle est encore plus loin d'être réglée. 

Faut-il les prendre un à la fois? Les régler un à la fois? Ou peut-être faut-il tout simplement les ignorer. Je suis de plus en plus sûr que c'est la chose à faire. Ignorer et s'en éloigner le plus possible. Avoir la tête presque vide. Juste pour profiter pis arrêter de chialer. 

Arrêter de prendre pour acquis. 
Arrêter de remettre à plus tard. 
Arrêter de rire pour vrai.

Mourir dans le métro, devant le mépris.



mardi 12 mai 2009

Grande brune

Je marchais sur Ste-Catherine. Tout le monde avait l'air content, fumant la cigarette et écoutant de la musique au grand air... 

Mais j'avais comme la bizarre d'impression que j'étais redevenu un étranger. 

En fait, à y penser, je l'ai toujours été. Depuis 2 ans dans la grande ville, je n'ai jamais quitté le statut du gars fraichement débarqué de la campagne. Mais c'est sûrement moi qui veut ça. C'est probablement mon corps qui, inconsciemment, projette une odeur de fumier et de gazon coupé du samedi matin, pour avoir une sorte de repère en cas de crise. Il se met en mode 'émission' pour réagir rapidement aux situations où ses services sont requis. Pour arranger la porte de la salle de bain qui ferme pas, ou pour lancer quelques lois fondamentales qui parlent de vaches pour expliquer la pluie qui s'en vient, ou encore pour paraître mystérieux en parlant du réconfort qu'on ne trouve que dans la nature. 

Dans ces cas-là, il est content d'avoir vécu en campagne. Ça le met dans une catégorie à part si on peut dire. Pis ça fait qui sera jamais un vrai Montréalais. Y'a beau dire pis laisser paraître n'importe quoi, il sera jamais 'a real'. Pis c'est mieux comme ça. Les Montréalais, c'est pas vraiment gentils de toute façon. Pis ça se crisse de toute.

De toute façon, ça fait pas vraiment de différence que je me fasse un peu remarquer parce qu'ici, y'a tellement de monde. Pis quand il fait beau, le monde est comme excité. Fa que...

Heille, on vas-tu sur une terasse? 

Suite

Le gars à qui j'ai prêté 20$ n'est jamais revenu. 

C'est son problème.

dimanche 3 mai 2009

Yoga time

-Avouez que ça fait peur. La grippe porcine je veux dire.

-Bon. Nous, les gars, si on est en amour avec une fille, cette fille-là, c'est comme une perle. Et le gars doit tout faire pour prendre soin de sa perle. Compris?!

-Compatibilité sexuelle. Ça existe vraiment. Pis ça arrive pas souvent. 

-Écoutez du Sugar Ros très fort dans son IPod en marchant dans les rues de Montréal tard le soir un peu saoul, ça fait pleurer.

-Aimer ses amis et leur dire qu'on les aime, c'est important, même si on le fait pas.

-Être amoureux bon Dieu de merde, c'est beaucoup demandé? D'ici là, créssaillons-nous et allons veiller au Diable Vert en mettant notre statut à jour.

-"Poolish", l'album, en vente en 2010. co-réalisation et co-trouvage de noms: LPJ

-Tout ce que je demande pour ma fête, c'est de tomber en amour durant la prochaine année. J'immortalise ce souhait sur mon blog. Caline, ça va en faire du monde qui vont m'en parler! Heille, j'ai hâte en criss d'arriver au bureau juste pour voir les réactions de mes collègues face au souhait que j'ai mis sur mon blog!! lol asv svp

-Je l'aime mon blog. C'est ma fenêtre sur le monde. Un monde déserté, mais un monde quand même. 

-Tantôt, j'ai prêté 20$ à un gars que je connaissais pas qui était dans le trouble. Le gars avait l'air correct. Je lui ai dit mon adresse pour qu'il vienne me rembourser demain. Je vous en redonne des nouvelles. 




Je partirai, je partirai,
loin, loin,
loin de chez toi

et je t'enverrai les reflets de mes voyages,
sur une carte usée par le sel, 
et je crierai ton nom,
dans les nuits sombres de l'Andalousie,
la, la, la...

dimanche 12 avril 2009

1,75$

J'étais assis face au soleil, et je lisais le nouveau roman de Stéphane Dompierre, Morlante. Une oeuvre comme on en attend de lui; crue, violente, et très explicite. Bref, je l'ai dévoré.

J'attendais que le cycle de la sécheuse finisse. Je suis obligé d'aller à la buanderie, mais c'est quelque chose que j'aime faire. C'est cinquante-sept minutes qui m'obligent à arrêter. Regarder les gens aller et venir. Toutes sortes de gens. Les observer dans les moments figés, ceux des allers-retours des poches de linges, des grandes brassées, et des chasse-taches.

Il y a quelque chose de spécial avec les buanderies. Une sorte d'aura que leur a donnée le cinéma romantique, celui des rencontres fantasmagoriques de deux êtres esseulés prêts à tomber en amour d'un simple regard entre deux pliages de petite culotte, pris dans un tourbillon de bruits répétitifs telle une métaphore sexuelle peu subtile d'un coït intense et bruyant.

Une blonde, sortie fraîchement du Plateau, dépose son sac près de moi, avec ses lunettes de soleil encore sur les yeux, comme une artiste désinvolte d'un film de Woody Allen. Les reflets des néons trop bleus font briller ses cheveux d'ange, et son jeans épouse ses formes presque perversement. Elle me lance un regard, juste pendant une seconde, comme une invitation déguisée, un défi lancé au hasard.

Toutes les machines tournent, mais nous sommes seuls. Je ne veux pas bouger, de peur de gâcher la tension qui s'installe, prête à s'effondrer au moindre faux pas. Elle s'asseoit, ouvre un livre, puis expire profondément. Je peux sentir son haleine de fruits, et son bras nu qui frôle maintenant ma cuisse. Tout est à l'accéléré, et j'oublie au fur et à mesure. Le battement de mon coeur résonne vite et fort dans mes oreilles, et il remplace le bruit du métal qui tourne. J'ai chaud. Elle replace une mèche de cheveux derrière son oreille, geste parfait, moment parfait.

Elle se tourne, et me fixe. Je dois absolument me tourner, ça se fait tout seul. Du bleu dans du bleu. Ses yeux brillent, et elle sourit nerveusement. Elle s'approche, le souffle court, hésitante, se mord les lèvres. Puis elle m'embrasse. Un baiser chaud et mouillé. Elle s'appuie sur mon cou pour me retenir sur sa bouche. Elle goûte les mûres.


J'ouvre les yeux. Je ferme mon livre, ramasse mon linge, et j'essaie de cacher cette bosse dans mon pantalon en quittant la buanderie, vide.

mardi 7 avril 2009

Bouges pu l'antenne

Ok, je l'avoue, j'aime la télé. 

En fait, j'adore la télé. La bonne télé surtout. Et je ne peux pas m’en passer.

De l’air calme et ironique de Martha Stewart dans son émission de cuisine jusqu'à la voix grave et vibrante de Pierre Lebeau dans les annonces de La Cage aux Sports, j'aime me faire divertir. Qu'on me fasse oublier. Qu'on fasse sortir en moi le côté critique inutile à la Hugo Dumas.

J’aime regarder une série télé en rafale durant toute une journée, et j’adore regarder une émission de table ronde et faire comme si j’en faisais partie. J’aime aussi voir une bonne pub, francophone, bien faite, et avec un bon concept. Et il n’y a rien comme rire des émissions d’astrologie et de ligne érotique à 4h00 du matin en boxers en buvant une bière. 

La télé est essentielle, et jamais rien ne pourra la remplacer, même pas l’Internet. Jamais une famille ne se rassemblera autour d’un ordinateur pour regarder une émission le dimanche soir. Une télévision, c’est un membre de la communauté à part entière. Ça respire. C’est vivant. Ça réconforte et ça nous fait sentir moins seul. C’est toujours là tant qu’il y a du courant. Peu importe ce qui se passe, y’a toujours quelqu’un qui nous parle.

J’ai appris presque la moitié de ce que je sais grâce à la télévision. Peut-être même plus. Et je suis contre l’idée de mettre en ligne les épisodes d’une série, comme le fait présentement la télévision d’État. Mettre ce qui est destiné à la télévision sur un support tel que l’Internet brise tout ce que la télévision a construit depuis qu’elle existe. Cela implique que l’auditoire peut voir sa télésérie favorite n’importe quand, n’importe où, et dans n’importe quelle condition. Et non, ce n’est pas la même chose que les séries sur DVD. L’Internet, c’est beaucoup moins personnel. C’est aussi froid que la masturbation.

Je me souviens encore de la merveilleuse époque où toute les familles attendaient le jour où le nouvel épisode de La Petite Vie passait en onde. Plus de 3 millions de personnes étaient rivées à leurs écrans et regardaient religieusement le plus grand phénomène de société de l’histoire comtemporaine du Québec (à l’exception peut-être du référendum et du flashage de lumière avec Jean-Marc Parent). Tout le monde est même capable de se souvenir que Les Gâteaux Vachon étaient les commanditaires. Et je revois encore les discussions qu’on avait durant les pauses publicitaires sur les gags de Meunier, et pareil dans la cour d’école le lendemain. On avait juste hâte au prochain épisode, et on en parlait toute la semaine.

Et c’est pour ça que la télévision est beaucoup plus qu’un divertissement. Elle nous rassemblait en tant que société et tant que peuple. Elle faisait partie de notre mode de vie, et pour le mieux. 

lundi 30 mars 2009

Cachez votre chose monsieur

J'ai lu quelque part qu'au Liban, on vient de lancer un magazine, Jasad  - qui veut dire "corps" en arabe -  qui parle principalement de sexe. Masturbation, homosexualité, première fois, à peu près tous les sujets sont abordés. Le dernier numéro avait comme sujet principal le pénis. C'est le premier magazine du genre dans les pays arabes.

En lisant l'article, je m'attendais bien sûr à y retrouver un segment où l'on parlerait de toutes les personnes qui se sont indignés face à cette revue. Et bien sûr, on en parlait. Un collectif d'organisations féministes dénoncent le magazine, déclarant entre autre qu'il est immoral de montrer à 'leurs' jeunes à faire l'amour.

En y repensant, il était pratiquement impossible que cette revue en question ne fasse pas l'objet de critiques et de mécontentements. Beaucoup de gens cherchent constamment à mettre des barrières et des limites. Et avec la relation que les gens de cette partie du globe entretiennent avec Dieu, c'est plus sérieux on dirait. Bien sûr, ici, des chialeux, il y en a. Mais je crois que c'est pire là-bas.

Ici, lorsqu'il y a du chialage sur un truc du genre, un film, un livre, une pièce ou quoi que ce soit d'autre, on en rit un peu, pis ça sort au grand public quand même, pis c'est souvent acclamé par la critique. C'est perçu comme de l'underground, comme du génie, de l'avant-gardisme, du post-néo-réalisme, de la maladie mental, ou de l'obsession. Jamais personne aura de procès pour ça.

Je veux juste dire qu'on est chanceux. Qu'au Québec, on peut se permettre de faire à peu près n'importe quoi. On peut voir Isabelle Blais flambant nue dans un film grand public, assister à la pièce de théâtre (j'oublie le nom) où tous les comédiens baisait et se masturbait sur la scène et dans la salle, ou on peut aussi manifester pour à peu près tout ce qui existe. Ici, tout est permis, ou presque. Pis faut en profiter, c'est tout.

dimanche 22 mars 2009

Chien au-dessus d'un nid de coucou

On était dimanche. Il devait être 7h30. Je dormais encore. Très bien même. Presque pas d'autos qui passent sur le boulevard. C'est très rare un dimanche matin.

Ma chère voisine d'en haut se met alors à siphonner son plancher (lire: mon plafond) avec sa balayeuse. Elle recommence le même manège à peu près toute les semaines, parfois plus tôt. Évidemment, elle essaie d'enterrer le bruit de la balayeuse avec le bruit de ses souliers. Très agréable. Surtout lorsque son chien essaie d'attraper cet étrange et excitant objet qui aspire l'air et qui fait un bruit bizarre.

La question que je vous pose: à quelle heure peut-on faire du bruit un dimanche matin? Il me semble que lorsque j'étais petit, c'est-à-dire plus jeune, on m'a appris à ne pas téléphoner chez les gens avant 10h00 le matin, surtout le dimanche. Et on peut lire entre les lignes qu'il ne faut pas créer un bruit qui risque de réveiller les personnes qui dorment encore. Et même si je viens de la campagne, je pense pas que je suis le seul à penser ça.

Tout cela est autant plus frustrant que ma chère voisine et son adorable mari ne semblent pas avoir d'horaire de vie. Quelqu'un prend une douche à 2h00 du matin, et l'autre la prend à 6h00 le matin. Et la douche, on l'entend. 

Je veux pas avoir l'air du gars qui arrête pas de chialer contre les locataires de son immeuble (comme ma voisine qui est également l'experte en la matière, croyez-le ou non), mais on s'entends-tu que lorsqu'on accepte de vivre en société, en l'occurence une société séparée par seulement un mur, on pourrait peut-être prendre en considération que ce n'est pas tout le monde qui partage le même horaire. Qu'on pourrait faire les trucs qui font le plus de bruit dans une plage horaire décente.

Et bien comme je pars de ce merveilleux endroit le 30 juin prochain, j'ai officiellement décidé de dédier mes dernières semaines à la faire chier. Juste parce que je trouve ça drôle. Et je m'assume.

mercredi 18 mars 2009

Chanson... via country!

L'autre jour, j'écoutais une merveilleuse émission sur le canal TV Cogeco qui s'appelle 'Chanson... via country'. Vers le milieu de l'émission, une certaine Chantale arrive sur le plateau, invitée par l'animateur à la moustache.


L'animateur:   Pis, d'où est-ce qu'on te connaît? Je regarde ton jeune âge là, pis tu est un peu la relève?...

Chantale:   (qui doit avoir 37 ans) Ouin, on peut dire...

L'animateur:   Pis c'est quoi ton merveilleux parcours?

Chantale:   Ben j'ai fait beaucoup de salle de spectacle, pis là, je viens de sortir mon nouvel album... Pis l'année passée, j'ai fait la première partie de Dany Bédard. (vraiment excitée)

L'animateur  : Bon ben là, on va entendre une de tes chansons.

Chantale:   Ouais, c'est la chanson qui m'a fait connaître, ça s'appelle 'Je te reverrai'...


Un moment de télévision absolument délicieux. Mention spéciale aux musiciens qui avaient tous acheté de nouveaux instruments la veille de l'émission. Ils avaient l'air stressé, mais ils ont quand même bien performé, même s'ils se lançaient parfois des petits regards complices pour être sûrs d'embarquer dans le refrain en même temps.

C'était ensuite au tour de Marlène Croteau de venir sur la scène. Du bonbon pour les yeux. 

mardi 17 mars 2009

Crac-pot

Pour une des rares fois, je vous écris en tant que personne non-fictive et tout à fait réelle. Juste parce que ça fait du bien des fois, et aussi parce que je me fais reprocher, par vous, mes nombreux lecteurs, de vivre dans un monde qui frôle parfois trop la morale et la folie.

Et bien sachez qu'il n'en est rien. En fait, je suis probablement une des personnes les plus terre à terre qui soit. Le dossier est clos.

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Cette semaine, les bars ont enfin déneigé leurs terrasses, pour le plus grand bien des Montréalais. C'étais beau de nous voir,  tous attablés avec une bonne bière froide, avec nos tuques pis nos mitaines. C'est vraiment juste à Montréal qu'on peut vivre ça.

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La fin de l'hiver rime avec la fin de la grande dépression annuelle. Et il faut fêter ça. Pour ma part, je compte aller m'excuser auprès de toutes les personne que j'ai fait chier durant les dernières semaines.

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Ok. Je vais vous achaler une dernière fois avec ça. LA série télé qu'il faut voir, c'est Six feet under, écrit par le scénariste de American Beauty, Alan Ball. C'est vraiment une expérience en soi. C'est l'histoire d'une famille de thanatopracteur (croque-mort) qui essait tant bien que mal de gérer l'entreprise familiale. Il y a cinq saisons d'à peu près douze épisodes, et plusieurs sont littéralement des petits chefs-d'oeuvre de télévision américaine. Bon. C'était la dernière fois que je vous en parlais. 

Juste vous dire que j'ai aussi commencé à écouter True blood, également écrit par Alan Ball. Très très bon.

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J'essaie d'écrire un film en ce moment, possiblement pour le tourner cet été. Je crois que j'ai trouvé mon sujet, mais j'ai pas ma fin. Je ne m'en fais pas trop, car si l'école m'a au moins appris une chose, c'est que ce n'est pas la destination qui compte, mais la route que tu empruntes. Très moralisateur, hen? Je vous l'avais dit que je prenais pas ça de moi.

jeudi 19 février 2009

Mes amis.

Nous avançons dans des directions opposées, mais nous n'avons jamais été aussi proches. L'éloignement est nécessaire. Pour se connaître, s'aimer, se regarder, et pleurer aussi, nous n'avons qu'à partir un peu, juste le temps d'une baise, d'un french, d'un regard, et des fois plus. Et puis on se retrouve comme avant, avec les heures impossibles, avec les bouteilles, les rires, avec toutes les conneries, les chicanes, les crises et toutes les larmes, avec toute la musique du monde et les solos de guitare, ou presque, avec les surprises, les imprévus, les drôles de gens et ceux qui nous font rire, avec tous les noms bizarres, les personnages, les malaises, les odeurs, les pognages de fesses et les baisers, avec le whisky que tout le monde aime détester, avec les sauvetages, les blackouts et les lendemains trop clairs, avec toute la vie devant soit, et avec le sentiment que tout ça, ça ne changera jamais. Avec tout ça.

Je vous aime les amis. 

dimanche 1 février 2009

Saint-Joseph

J'étais seul et je pleurais. J'avais pris soin de partir sans le dire à personne et sans que personne ne me voit. Sans sac, sans argent, sans rien. J'avais mes mains et mes rides, mon coeur et ma merde. Et j'étais dans une forêt beaucoup plus grande que moi.

Je criais depuis deux heures, et aucune réponse ne se faisait entendre. J'étais vraiment seul. J'étais bien. Accroupi contre les épines de l'arbre, je grelottais, nu, pensant à toutes les fois, tous les moments gâchés, la peur qui voulait sortir du ventre, le rire contre la tempe, prêt à sauter.

Le malheur envahissait l'odeur de l'herbe, les oiseaux me regardaient, sereins, immobiles, prêts à manger les restes. Toutes les secondes se faisaient rattraper par l'oubli, enveloppant l'air de blanc, et d'invisible.

Le froid s'attaquait à mes yeux, si bien qu'ils devinrent noirs, de honte et de peur. Je devenais fort, invincible, capable d'oublier, enfin. Mais la maison avait brûlé les restes. Et je pus mourir dans la dignité qui m'avait créée, devenue si vite inutile.