Nous sommes dans un bar branché, je sais plus quelque rue, mais quelque part où ça parle in english. Chaque fois qu'on regarde dehors, comme pour se prouver qu'on est là pour de vrai, pis pas ailleurs, ça nous prend. En tout cas, ça me prend. Je m'imagine des années plus tard, dans ce même bar, sur cette même rue, un peu plus bilingue peut-être, en train de boire un drink qui me saoule beaucoup trop vite. Le soir, je rentre chez moi, pas trop loin de là, avec elle, son bras autour de mes épaules. On arrive, on se déshabille, on parle de comment le monde est en train de changer, de qu'est-ce qui nous pousse à être athées, de où on se voit dans deux ans, de quel show on va voir en fin de semaine, de la probabilité de s'acheter une nouvelle plante pour le coin du salon, de jusqu'où on irait pour sauver la vie de l'autre, de jusqu'où on irait si on se lançait des défis, de qu'est-ce qui est notre fantasme ultime, et si on veut le réaliser, de si on essaie ou non de battre notre record du nombre de fois qu'on baise en une semaine, de quel pays on aimerait visiter le plus, de quand on se fera autre chose à manger que du spaghet, de combien de bouteille de rouge il nous reste, de quand on va finir la toile qu'on a commencé et qu'on veut accrocher dans notre chambre-salon, et de quand on changera de vie.
Elle se lève, juste avec mon hoodie sur le dos, avec ses cuisses qui capte la faible lumière de la lune qui passe au travers de notre fenêtre-pas de rideau, avec ses cheveux détachés, avec sa peau qui me manque déjà.
Plus tard, au milieu de la nuit, je sais plus quelle heure, je suis revenu à maintenant, ici, mais elle était là, et je me suis rendormi pendant que mes bras se resserraient sur elle, et qu'elle se réveillait à moitié pour me sourire, comme pour me rassurer que c'est du vrai.
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