lundi 11 août 2008

Le mollusque gastropode

Même si j'avais envie de me promener sur le bord de l'eau encore quelques heures, quelque chose me disait que je devais rentrer au plus tôt. Le vent soufflait d'une façon étrange, et les vagues étaient plus foncées qu'à l'habitude. J'avais pour ainsi dire le pressentiment que quelque chose se tramait, que quelque chose grandissait. J'avais pourtant pris soin de bien prendre mes médicaments avant de partir pour cette marche, qui allait ma foi de mal en pis.

J'avais tout d'abord malencontreusement marché sur un escargot qui, après avoir été bousculé, m'a fait la moue durant de longues minutes. Ce n'est qu'après plusieurs tentatives que j'ai finalement réussi à me faire pardonner. Malgré tout, ce damné escargot s'est en allé avertir toute sa colonie, brisant du même coup la relation privilégiée que j'avais bâtie et que j'entretenais avec eux depuis des années.

Je fus ensuite surpris par une bande de vandales. S'ils avaient été empilés les uns sur les autres, ils auraient été assez nombreux pour former une très grande pyramide. Toujours est-il qu'ils se sont mis à me lancer du sable de manière à former une gigantesque tempête, aveuglant et tuant plusieurs personnes dans les environs. M'étant caché dans un trou, je sortis pour m'apercevoir qu'ils avaient tous péri dans la tempête qu'ils avaient eux-mêmes créée. L'ironie du sort me surpris quelques secondes, avant de finalement m'ennuyer au plus haut point.

J'avais toujours pensé qu'à un moment dans ma vie, j'aurais besoin d'un couteau. Et ce qui m'est arrivé ensuite m'a convaincu que mes suppositions antérieures étaient exactes. En effet, à peine avais-je terminer d'enterrer les derniers corps de ces bandits qu'un ours, de la hauteur d'au moins la plus grande tour que j'avais vue dans ma vie, était devant moi, à me regarder d'un air qui ferait tomber raide mort le plus courageux des courageux. Je le regardai dans les yeux pendant un long moment, avant de m'endormir. Puis je me réveillai, et je le regardai encore pendant un long moment. Je fus surpris de voir qu'il me dévisageait, immobile, comme s'il cherchait quelque chose. Puis, enfin, je sortis mon couteau. Ce geste fût non sans douleur puisque je l'avais caché à l'intérieur de ma cuisse, et le retirer fût davantage pénible que je le prévoyais. Toujours est-il que l'ours se mit alors en boule, avant d'éclater en sanglots. Même si je lui promis que ce couteau ne servait qu'à me couper moi-même, il n'arrêta pas pour autant de sanglotter. J'allai m'asseoir près de lui, et il se blottit alors dans le creux de mes reins, avant de s'endormir profondément. Après quelques heures, je le réveillai pour qu'il enlève les griffes de ma peau qui commençait sérieusement à me blesser, puis je partis.



à suivre...

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