Se retrouver dans ses bras.
Juste un instant, s'échapper de la bouche des morts, sortir du front, respirer, et pouvoir dire qui l'on est. Avoir le courage de reculer. Embrasser l'inutile, et se laisser faire du mieux que l'on peut.
Reconnaître ses alliés, sourires communs. Se laisser prendre au jeu, puis se faire prendre, et tout perdre.
Renoncer aux plus grands honneurs, et sourire, en sachant le secret, le mystère. Sourire en cachant tout ce qu'une seule voudra voir. Entendre les rires, les souvenirs, mais les oublier, au profit de l'inconnu, et des yeux noirs. En voyant ce qui nous attend, apprivoiser ce que l'on a du mal à comprendre.
En espérant que les draps se soudent, mais en rêvant qu'ils brûlent. Salis par le jour, chaque jour, puis surpris par la nuit. La nuit la plus longue, et la plus claire.
Juste sentir son parfum de mûres, toucher ses seins parfaits, sa peau, douce, et être le seul à la comprendre. Être entre ses jambes, et glisser sa langue. La faire jouir, puis partir.
vendredi 28 novembre 2008
samedi 22 novembre 2008
L'île du survivant
J'étais le dernier, nageant encore près du navire qui s'enfonçait de plus en plus. On ne pouvait maintenant distinguer qu'une épave renversée, prenant son dernier souffle avant de sombrer.
Tous mes coéquipiers avaient quittés depuis un temps, et ils nageaient maintenant vers une île dont je ne connaissais le nom. Pourtant, j'aurais aimé.
Je nageais du plus fort que je pouvais, mais je ne réussissais pas à les rattraper. J'étais à tous les coups rabattu par une vague. Mais même si je voulais, l'île ne voulait pas de moi. Elle m'était hostile. Les palmiers et le sable ne voulaient pas me goûter.
Je les regardais au loin, tout sourire, m'envoyant la main, confiants. Il me semblait qu'ils riaient de moi, pris au piège dans mon immense trou, profond et froid, loin des regards, loin des étreintes, seul.
Mais je savais l'origine de cette eau, de cette vague qui nous avait tous avalés, mais qui n'avait recraché que moi.
Tous mes coéquipiers avaient quittés depuis un temps, et ils nageaient maintenant vers une île dont je ne connaissais le nom. Pourtant, j'aurais aimé.
Je nageais du plus fort que je pouvais, mais je ne réussissais pas à les rattraper. J'étais à tous les coups rabattu par une vague. Mais même si je voulais, l'île ne voulait pas de moi. Elle m'était hostile. Les palmiers et le sable ne voulaient pas me goûter.
Je les regardais au loin, tout sourire, m'envoyant la main, confiants. Il me semblait qu'ils riaient de moi, pris au piège dans mon immense trou, profond et froid, loin des regards, loin des étreintes, seul.
Mais je savais l'origine de cette eau, de cette vague qui nous avait tous avalés, mais qui n'avait recraché que moi.
Ce navire que tous avaient quittés avait maintenant quelque chose de risible. Mais la gravité n'avait d'égal que le ridicule. Car j'allais maintenant dormir avec les poissons, incrédule, et mort.
samedi 15 novembre 2008
Nuit d'été
Il faisait si chaud.
Il faisait noir depuis deux heures au moins, et le bruit de l'eau enveloppait tout.
Nous étions assis depuis un bon moment, côte à côte, sans parler. Ce moment de silence était volontaire, comme un défi lancé à chacun. Comme une promesse de dépasser la limite du non-retour ensemble. De franchir la barrière délibéremment.
Sa main était sur ma cuisse. La chaleur mêlée au vent l'avait figée. La corde qui retenait sa camisole en place risquait de tomber à tout moment, fragilement retenue par la sueur de son épaule. Quelques mèches s'obstinaient sur son front, cachant le noir. Elles retombaient aussitôt qu'elle les replaçait derrière son oreille.
Ses yeux semblaient former un puit. Elle détacha mon pantalon, et glissa sa main. Ses yeux s'obscurcissent, et la corde de la camisole abandonna.
Elle vînt s'asseoir sur moi, et pris ma nuque dans ses mains, froides. Et elle m'embrassa, sensuellement, perversement. Sa langue me faisait mal, elle me buvait. Elle me tuait. Après un temps, elle s'enfonça.
Ses cuisses, douces et chaudes, se serraient contre mon dos. Elles glissaient sur la sueur. Le sexe sentait fort. Son désir en voulait plus. Elle me criait de lui faire mal. Elle voulait crier. Se saouler à mort. Se prendre pour une cocaïnomane. Crier et fermer les yeux. Se prendre pour un souvenir, penser au passé, sourire au présent, mais résister.
Elle m'embrasse par coups, elle veut gémir, mais je lui en empêche. Elle veut frapper, mais je la retient. Elle est soumise par je ne sais quoi, par elle sans doute.
Si on ferme les yeux, on est mort. On est vide. Elle est vide. Elle tue le moment. Elle brise la pellicule. Elle interrompt la musique.
Elle pense aux images multicolores, aux paysages qui n'arrivent qu'une fois, qu'une seconde. Ses mains en veulent plus, son va-et-vient n'en vient pas à bout, fatiguer de faire semblant, content d'avoir commencé, mais heureux d'avoir fini.
Elle me regardait comme une enfant malhonnête, se cachant de son propre rêve. Nos ventres étaient soudés, comme deux briques. Elle s'appuyait sur moi.
L'écho de ses cris revenaient en témoins. La lune projetait sur elle un voile, invisible.
Puis la forêt se réveilla, sans jamais avoir dormi pour autant.
Il faisait noir depuis deux heures au moins, et le bruit de l'eau enveloppait tout.
Nous étions assis depuis un bon moment, côte à côte, sans parler. Ce moment de silence était volontaire, comme un défi lancé à chacun. Comme une promesse de dépasser la limite du non-retour ensemble. De franchir la barrière délibéremment.
Sa main était sur ma cuisse. La chaleur mêlée au vent l'avait figée. La corde qui retenait sa camisole en place risquait de tomber à tout moment, fragilement retenue par la sueur de son épaule. Quelques mèches s'obstinaient sur son front, cachant le noir. Elles retombaient aussitôt qu'elle les replaçait derrière son oreille.
Ses yeux semblaient former un puit. Elle détacha mon pantalon, et glissa sa main. Ses yeux s'obscurcissent, et la corde de la camisole abandonna.
Elle vînt s'asseoir sur moi, et pris ma nuque dans ses mains, froides. Et elle m'embrassa, sensuellement, perversement. Sa langue me faisait mal, elle me buvait. Elle me tuait. Après un temps, elle s'enfonça.
Ses cuisses, douces et chaudes, se serraient contre mon dos. Elles glissaient sur la sueur. Le sexe sentait fort. Son désir en voulait plus. Elle me criait de lui faire mal. Elle voulait crier. Se saouler à mort. Se prendre pour une cocaïnomane. Crier et fermer les yeux. Se prendre pour un souvenir, penser au passé, sourire au présent, mais résister.
Elle m'embrasse par coups, elle veut gémir, mais je lui en empêche. Elle veut frapper, mais je la retient. Elle est soumise par je ne sais quoi, par elle sans doute.
Si on ferme les yeux, on est mort. On est vide. Elle est vide. Elle tue le moment. Elle brise la pellicule. Elle interrompt la musique.
Elle pense aux images multicolores, aux paysages qui n'arrivent qu'une fois, qu'une seconde. Ses mains en veulent plus, son va-et-vient n'en vient pas à bout, fatiguer de faire semblant, content d'avoir commencé, mais heureux d'avoir fini.
Elle me regardait comme une enfant malhonnête, se cachant de son propre rêve. Nos ventres étaient soudés, comme deux briques. Elle s'appuyait sur moi.
L'écho de ses cris revenaient en témoins. La lune projetait sur elle un voile, invisible.
Puis la forêt se réveilla, sans jamais avoir dormi pour autant.
mardi 4 novembre 2008
Nuit d'hiver
Elle portait un long manteau qui lui arrivait aux chevilles. Les quelques gouttes qui étaient restées collées à la pointe de ses cheveux tombaient lentement sur le tapis qui les absorbait d'un coup. Ses mains semblaient gelées, rougies par la neige qui fondait au contact de la peau.
Il faisait noir depuis longtemps, et le seul bruit que l'on entendait provenait du camion qui ramassait la neige, quelques rues plus loin. Les flocons qui tombait semblaient absorber le temps, rendant le son sourd et flou.
Elle n'alluma pas la lumière tout de suite. Le lampadaire de la rue éclairait le côté de son visage et lui donnait une couleur jaune, dorée, presque irréelle. Elle retira lentement son manteau, sans me quitter des yeux.
Un infime bourdonnement sonnait dans mes oreilles, égalisant les bruits éparts. Comme elle s'approchait, j'enlevai ma tuques, laissant apparaître mes cheveux, mouillés et entremêlés par le froid. Elle glissa sa main, puis sur mon oreille, comme pour la réchauffer. La laine de son chandail dégageait une chaleur douce, qui me fit soupirer.
La maison était toujours plongée dans le noir, dans un fascinant et bruyant silence. Toutes les discussions semblaient être inutiles. Seuls nos respirations, de plus en plus rapide, enveloppaient la chaleur. Elles devenaient notre langage par sa vitesse, augmentant la tension.
Ses yeux en amandes avaient de grandes questions. L'immensité du ciel noir qui se dessinait m'envahit d'un grand vertige, presque jouissif. Le coin du ciel replié, elle montrait son sourire.
Les métronomes concordaient, le tempo était unique. Le sang remontait plus vite, il semblait perdu. Mes yeux devenaient vitreux, flous, ayant peine à le croire.
Son souffle devenait le mien, la chaleur de son ventre et de ses seins se rapprochait de mon torse froid et vierge. Les frissons éclatèrent de partout, brisant la cohésion de ma peau. La douceur qui s'échangeait portait sur elle un parfum de mûres. L'étreinte restait sensible, à l'écoute. Le parfum devenait plus intense, et les odeurs se mélangeait, ne se distinguaient plus.
Elle me donna le premier baiser, sur mon cou, et les anneaux de la collision se répandirent jusqu'à mon sexe, faisant éclater la mince et fragile barrière de la retenue.
Nos bouches se trouvèrent en peu temps. Sa langue rude et chaude cherchait le moindre frisson, la moindre émotion, mais il y en avait trop. Mes mains prenaient tout son corps, je me l'accaparait. Je lui prenait tout, et elle me le donnait. Sa pupille brillait sur mon oeil, le sourire déjà fatigué.
Ma bouche se promenait sur son corps. Je goûtais au plaisir, aux frissons, aux larmes. Nous réveillâmes le silence. Elle prit mon corps dans sa main, dans sa tête, et le noya. Je n'avais plus aucun contrôle sur ma pensée, sur mes actes. J'étais en transe. Dans un autre monde.
Elle enlevait le poids de mon corps. Je flottais sur elle, et elle flottait sur moi. À l'intérieur, le plaisir grondonnait, s'ouvrait.
Elle aspirait ma langue en me regardant avec ses grands yeux bleus, prête à mourir pour ce moment. Elle respirait si fort que le toit s'incurvait. J'avais entre mes mains ses fesses, puis son dos, lisse. Nous haletions comme des animaux en manque de sang. Sa sueur coulait sur mon front. Elle me consumait, me buvait. M'emmenait là où elle allait, où elle voulait aller. Et le tic tac arrêta, net.
Puis nous mourûmes. Tout devînt blanc. Sans bruit. Rien. Juste ses yeux. Bleus. Ses yeux bleus. Et sa langue. Et son dos si lisse. Cris. Plusieurs cris. Tellement fort. Tellement chaud. Assourdissant.
Puis nous nous écroulâmes. Mon âme était parti se réfugier dans son coeur. Elle était belle. Si lisse. Et mouillée. Le sourire d'un ange.
Elle revînt sur moi, et m'embrassa en souriant, avant de me tuer à nouveau.
Été 2009
Si vous le permettez, déconnectons quelques instants de mon univers faussement poétique. J'aimerais vous parler de quelque chose de sérieux. Enfin, je crois. Il s'agit de mon premier court-métrage.
J'aimerais donc vous annoncer que mon premier court-métrage sera à l'affiche cet été, pour un soir, et que j'y inviterai toutes les personnes importantes dans ma vie. Je veux vous dire tout cela pour m'obliger à ne pas reculer devant ce projet qui m'apparaît parfois insurmontable.
Cependant, je ferai tout et j'y mettrai tous les efforts possibles et imaginables pour faire aboutir ce film, qui sera d'une dizaine de minutes, dont j'aurai signé le scénario et la réalisation.
Sans vous en faire un synopsis ou un résumé, je peux simplement vous dire que le thème sera le sexe. Oui. Le sexe. Je trouve ce sujet absolument fascinant, dû en grande partie à la joie que j'éprouve en regardant le malaise vécu par plusieurs personnes à la vue d'images perverses. Mais soyez rassuré chers fans, mes images ne seront pas gratuites ni sexuellement explicite. Je ne pourrais me permettre de me faire ce genre de réputation, allons donc!
lundi 3 novembre 2008
Karma
Sans soupirer, elle me fixe.
Elle me lance du bleu, du blanc.
Sa main développe mon coeur.
Elle prend son temps pour s'asseoir.
Elle prend bien son temps.
Chaque seconde ralentit.
Elle me parle enfin, sans mot.
Puis le fleuve coule dans les espoirs forgés par le temps.
Le rouge éclaire la pièce jusqu'en dessous du témoin.
La vague de fond remplit les veines du nord,
Elle assomme le rempart, le brise.
La mélodie empiète sur le silence.
Le noir devient flou, les bleus se rapprochent, le rouge éclate.
Les sons deviennent sourds, les couleurs deviennent aveugles.
Le début revient, et tout s'efface.
samedi 1 novembre 2008
Étourdi
Être étourdi.
Être dans le paroxysme sans rien pouvoir dire.
Ne jamais trembler et ne jamais laisser paraître.
En surface et du plus profond de son coeur, cacher.
En s'endormant, le plafond brille et le bruit enveloppe,
la chaleur calme faussement, le sourire fait sourire,
la peur du changement brise le réel, le refus s'empare.
L'aurore du matin surprend, puis prend tout son sens.
La vérité sort des pupilles de l'inconnue, la plus connue d'entre tous.
Éloigner le manque et le vrai,
Cacher la paresse du malheureux,
Ouvrir la seule porte entrouverte, la plus lourde,
Et fracasser l'inconnue, et la perdre, pour toujours.
Être dans le paroxysme sans rien pouvoir dire.
Ne jamais trembler et ne jamais laisser paraître.
En surface et du plus profond de son coeur, cacher.
En s'endormant, le plafond brille et le bruit enveloppe,
la chaleur calme faussement, le sourire fait sourire,
la peur du changement brise le réel, le refus s'empare.
L'aurore du matin surprend, puis prend tout son sens.
La vérité sort des pupilles de l'inconnue, la plus connue d'entre tous.
Éloigner le manque et le vrai,
Cacher la paresse du malheureux,
Ouvrir la seule porte entrouverte, la plus lourde,
Et fracasser l'inconnue, et la perdre, pour toujours.
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