lundi 22 mars 2010

La main sur le cul

C'était le troisième pot que je m'enfilais, en crachant par terre la dernière gorgée qui aurait été trop amer pour la suite des évènements. Pendant que je scrutais les environs à la recherche d'une fille que j'avais déjà vu quelque part ou baisée dernièrement, celle qui avait fait semblant de m'accrocher entre les deux chiottes un peu plus tôt se tenait droit derrière moi, la main directe sur mon cul, tout sourire. Elle attendait seulement que je me retourne pour réagir. J'ai attendu un peu avant de me retourner, comme si avoir une main sur mon cul faisait parti de mon quotidien, et que cette main avait quelque chose de régulier, de normal.

Je me suis retourné lentement, très lentement, pour accuser encore plus le geste qui me semblait sortir d'une attente longue et jouissive. Et tout s'est arrêté. La musique, les fréquences qui donnent mal au coeur, et les sourires de rien.

Le silence, dans ce tourbillon de culs, de mains et de langues, connus et inconnus, mêlés dans une passion vulgaire et désespérée.

Juste un sourire, inoffensif, timide, presque prêt à embrasser. Elle sentait bon, j'avais chaud. Je l'ai approchée de moi, doucement, la main sur la taille. Je lui ai offert un verre qu'elle a bu d'un trait, sans me quitter des yeux. On s'est ensuite enfilé trois shooters qu'elle a bus d'une façon presque perverse, en sortant sa langue pour ramasser les gouttes qui rendaient le doute crédible. Elle n'a pas dit un mot, la main bien rentrée dans ma poche arrière. Elle m'a seulement parlé dans les yeux, l'épaule dénudée qui demandait, et l'ascendant qui faisait pression.

Puis je l'ai embrassé, les yeux presque ouverts, tellement doucement que ça ne se passait pas. Sa langue sur ma lèvre inférieure, elle passait maintenant sa main sur ma nuque, pour m'inviter, et me donner la permission. Nos lèvres se touchaient en se cherchant, passant par les vestiges des amours perdus, et je lui murmurais le souffle que je retenais depuis que je l'avais vue.

Nos bouches se collaient, presque durement, essayant de rattraper le retard des premières fois oubliées, et des mensonges. Elle me faisait mal, avec ses yeux trop verts qui aspiraient la lumière disponible, prête à mourir pour la prochaine minute.

Je ne savais pas quoi lui dire, mais je savais que je l'emmènerais dans mon ciel si intensément qu'elle en mourrait de cris, de rires et de larmes.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Érotique. Immoral. Ça sent le fond de tonne.

Julie Bray peut aller se rhabiller.

Que dire...

encore, s'il vous plaît?