vendredi 20 juillet 2012

automne 2

Les mains sur le dos, pleines de pudeur innocente, inquiètes de ce qui leur arrive, développant une sorte d'irrémédiable envie de vouloir tout avoir, en même temps, et de sentir de plus près chaque recoin oublié.

Après trois pintes et quelques shooters, je rentre chez moi à pied, parce que c'est loin et que l'air me fait du bien. J'arrive tout près, et elle est là, assise dans les escaliers, aussi saoule que moi, en train de me faire de yeux comme des cerises.
Elle m'emmène dans ma chambre, près de où je tiens toutes les lettres écrites.
Elle se prend pour la Reine, et elle l'est, avec ce sourire aristocrate et condescendant, pourtant rempli de naïveté et de dérision.
La langue poursuit un chemin inconnu, pressée d'agir.
Sans attendre le retour du matin, elle me prend par la nuque pour oublier que ce moment est presque fini, qu'il n'existe pas de façon de mourir plus grande que cette mort, qu'elle ne peut assouvir le destin qu'elle s'était promise, droguée et dépendante, accrochée au cou de celui qu'elle aime.

En l'aimant, je la défait, comme si souvent sous la pluie, ensemble dans une chaleur qui la rassure, dans une ville inconnue, en construction, comme nous, mes mains sur ses hanches qui me lancent des défis.

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