Maintenant que je suis grand et fort, intelligent et intéressant, modeste et généreux, que je suis celui qui est le dernier à partir dans les moments difficiles, et le premier arrivé dans les moments heureux, je pars, l'esprit tranquille.
Dans mon sillage, je laisse des amours indéfinis, des pensées mensongères, des images sincères, des grands discours inachevés, des lettres d'amour anonymes.
Mais surtout, je laisse celle de tous les instants, à qui je dois ce que je suis et ce que je serai, celle qui ne peut me mentir faute de me connaître réellement, celle à qui je ferais subir tous les matins du monde.
Je m'éteins, lentement, sur cette fameuse falaise, à respirer le large, houleux et blanc, et avec mon dernier cri, j'entends l'écho de ma propre mort.
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