Elle avait les pieds ramenés sur le siège, et la tête presque sortie de la voiture, les yeux dans le vent, tout sourire de n'être qu'une parcelle de cette vie, jaune et chaude, amoureuse. Je lui jetais sans cesse des regards, pour mettre à jour le plus souvent possible cette image que je ne voulais pas perdre. Son sourire, au ralenti, ses cheveux qui se bercent sur ses épaules, que j'avais tant pris contre moi le matin avant qu'elle ne se réveille, pour l'embrasser.
Un air de Sam Roberts jouait à tue-tête, et elle plaquait les accords sur mon bras, en riant. Je l'ai tout de suite embrassé, fort, pour m'assurer qu'elle ne me quitterait jamais, qu'elle ne dirait jamais qu'elle en aime un autre, et pour lui montrer que je lui donnerais mon coeur toute ma vie, si elle voulait seulement continuer à me sourire un peu.
Qu'avait-elle qui m'attirait tant? Qu'est-ce que je faisais, avec cette fille, que j'avais connu une journée d'orages, et que j'avais jusqu'alors seulement imaginée, peinte, écrite, et que j'avais oubliée dans les fantasmes de papier. Elle ne pouvait pas être avec moi. Une amante qui me chevauchait le matin en m'arrachant la peau avec ses mains, qui m'allumait comme un adolescent les soirs flous, et qui continuait à me laisser tomber de ma falaise préférée, avec ses yeux qui demandent pardon.
Durant le trajet, on s'est arrêté plusieurs fois, pour s'embrasser, et faire l'amour, et on s'est même promis de rester amoureux, pour vrai.
2 commentaires:
« Et qui continuait à me laisser tomber de ma falaise préférée »
... superbe.
Parfois c'est la douceur du gars qui traverse l'auteur, j'aurais dû te le mentionner.
N'arrête pas d'écrire, je rêve.
Il est beau ce texte...
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