Je me suis perdu en cours de route, égaré entre trois rivières, profondes et meurtrières. Mais je suis arrivé en amont, et j'ai de l'eau à perte de vue maintenant, devant moi. Et ne pensez pas que je suis facile, que je prends tout ça à la légère. Je n'ai jamais pris une décision en étant aussi convaincu en fait.
Oui. Je plonge. Peu importe ce qui arrive, peu importe les morts, les blessés, je soulèverai la belle, endormie dans mes bras, morte de peur, épuisée de chagrin, et je la déposerai sur la montagne, au sommet, loin des canons et près des fleurs. Le printemps sera là, avec l'eau, tout près du feu, et l'orchidée, complètement blanche, s'enfuira en pétales dans les eaux glacées des geysers. Du haut de la maison de pierres que je construirai, elle gardera son regard vers le large, soupirant d'envie, et criant sa folie.
Les images figées dans l'absinthe ressortiront pour mieux nous tuer, les matins n'existeront plus, seulement la nuit et les cris, les doigts et les sourires.
Près d'une fontaine, on entendra les pas de la belle, encore endormie. Les pieds dans l'eau, elle saura alors qu'elle n'a pas rêvé.
2 commentaires:
Merveilleux de te savoir ressucité... ou réanimé... ou réincarné.
Ça respire. Et c'est le printemps.
Les orchidées ont remplacé les mûres?... c'est moi ou quelque chose a changé? :)
Ça sent bien meilleur... et c'est plus vrai, et réel.
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